Si la catastrophe de la Germanwings a suscité une intense émotion et a été abondamment couverte médiatiquement ces derniers jours, il ne semble pas qu’elle ait eu un fort impact dans l’opinion.
On constate en effet que sur la longue période, la peur d’un accident en avion reste stable (34% aujourd’hui contre 28% en 2014 et 35% en 2005), tout comme la crainte d’un attentat ou d’un détournement (24% contre 29% en 2014 et 26% en 2005). Le fait d’être inquiet du fait du survol d’une zone de guerre est lui en très net repli avec seulement 16% de citations contre 39% en juillet 2014, date à laquelle un Boeing de Malaysian Airlines avait été abattu en Ukraine.
Les précédentes enquêtes de l’Ifop réalisées à l’occasion de catastrophes aériennes avaient déjà montré la relative stabilité du sentiment de peur en avion. Ainsi en août 2005, une première mesure était effectuée les 4 et 5 août à la suite de l’incendie d’un Airbus d’Air France ayant raté son atterrissage à Toronto, accident s’étant soldé par 43 blessés. 35% des personnes interrogées disaient alors éprouver la peur d’un accident lorsqu’elles étaient en avion. Dans une seconde enquête réalisée les 25 et 26 août de la même année, cette proportion n’était passée qu’à 39%. Une véritable série noire avait pourtant eu lieu dans le transport aérien avec pas moins de quatre crash aériens en deux semaines, dont celui de l’avion de la West Caribbean qui s’était écrasé au Venezuela avec 160 personnes à son bord (152 ressortissants français originaires de la Martinique), ce qui suscita une très vive émotion en France à l’époque, mais n’attisa pas apparemment la peur en avion.
Dans le même ordre d’idées, on constate que l’avion bénéficie toujours d’une bonne image relative en matière de sécurité. Si le train apparaît comme le moyen de transport le plus sûr avec 46% de citations (retrouvant ainsi le niveau de 2005, 43%, après une chute en 2014, 35% à l’époque, sans doute consécutive à l’accident de Brétigny-sur-Orge qui avait fortement endommagé l’image du rail), l’avion se classe en seconde position avec 41% de citations soit un score très proche de celui du train (5 points d’écart seulement) et en progression régulière : 32% en 2005, 38% en 2014 et 41% aujourd’hui. La voiture ferme le ban avec 13% seulement, en recul de 13 points par rapport à l’été dernier. Cette chute est sans doute à mettre en rapport avec les mauvais chiffres de la Sécurité routière tombés ces derniers mois.
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