ANEM.fr : le site de l’Association Nationale des Elus de Montagne
A l’évocation de la vie en montagne, les Français affichent spontanément des sentiments positifs, pour la plupart liés aux grands espaces. Ainsi, ils y associent, pour un tiers d’entre eux (33%), l’idée de grand air, devant le caractère sain de la vie en montagne (20%). La nature (13%), la beauté des paysages (13%) et le sentiment de liberté (10%) complètent ce tableau idyllique, ponctué par les caractéristiques climatiques de la montagne (13% citent le froid et la neige). Au total, 60% des Français évoquent l’environnement lorsqu’on leur parle de la vie en montagne.
A ces évocations spontanées positives s’ajoutent des perceptions très favorables quant à la richesse que représentent les territoires de montagne. Pour autant, cette question révèle une ambivalence que les pouvoirs publics devront méditer, à savoir une insuffisance de valorisation de ces territoires et la sous-estimation des difficultés des habitants. En effet, d’un côté, neuf Français sur dix (89%) estiment que ceux-ci représentent un atout pour la France et environ trois quarts des personnes interrogées jugent qu’il s’agit de territoires d’avenir (75%). Mais, d’un autre côté, les Français constatent que leur potentiel n’est pas suffisamment valorisé (73%) et que les difficultés des personnes vivant en montagne sont sous-estimées (77%).
En effet, malgré une perception très positive de la vie en montagne, les Français se révèlent conscients des contraintes inhérentes à cette situation : ils sont ainsi 45% à trouver que les conditions de vie des habitants des montagnes sont moins bonnes que celles de l’ensemble de la population. A titre de comparaison, 20% estiment qu’elles sont meilleures et 35% qu’elles sont comparables. On observe cependant que cette perception varie beaucoup en fonction du niveau de fréquentation de la montagne : qu’on y séjourne pour des motifs professionnels ou de loisirs, plus on est familier de la montagne et plus on estime que les conditions de vie y sont meilleures. Par ailleurs, le plus âgés (38% des 65 ans et plus) ainsi que les habitants des départements non montagneux (36%) ont plus tendance à considérer que les conditions de vie sont comparables selon qu’on soit en montagne ou pas.
Dans le détail, si les Français considèrent que la qualité de l’environnement et du cadre de vie sont meilleurs en montagne (84%), leur jugement est plus pessimiste sur d’autres dimensions et traduisent une appréhension de l’isolement prêté aux territoires de montagne, en particulier concernant l’accès aux soins (moins bon pour 77%) et aux services publics (75%).
Enfin, en corollaire des précédentes observations, la perception des Français se révèle ambivalente concernant l’action publique relative aux territoires de montagne : quand 55% estiment que les pouvoirs publics cherchent à préserver l’environnement et le cadre de vie spécifique des territoires de montagne, seuls 35% considèrent que la puissance publique s’occupe suffisamment du développement de ces territoires et de leurs habitants. Chez les personnes résidant en département de montagne, on observe d’ailleurs un moindre niveau de confiance dans les intentions des pouvoirs publics (51%) ou de reconnaissance de leur action (31%). De même, l’impact prêté à nouvelle loi montagne sur la qualité de vie dans ces territoires s’avère tout à fait mesuré, d’autant que pour chaque dimension testée, environ la moitié des Français déclare ne pas en savoir assez pour se prononcer. Au final, si pour 37% (contre 16% estimant le contraire) la nouvelle loi montagne va améliorer durablement la qualité de l’environnement et du cadre de vie, seuls 21% (contre 28%) croient que cela aura une influence bénéfique sur le coût de la vie en montagne.
partager