C’est sans doute la plus grande enquête jamais menée pour évaluer la sensibilité, les craintes, les usages, et les aspirations des Français vis-à-vis de la mer. Cette étude a été conduite par l’Ifop auprès d’échantillons représentatifs des populations de Guyane, Martinique, Mayotte, Polynésie française et Nouvelle- Calédonie et complétée par une enquête via internet en métropole.
Les Français inquiets de l’état de santé des océans du globe
Qu’ils soient de métropole ou d’outre- mer, les Français sont inquiets de l’état de santé des océans du globe, que la majorité (76 %) d’entre eux juge « mauvaise ». Toutefois, le diagnostic diffère : quand les métropolitains identifient, à 45 % et 46 %, respectivement, les marées noires et la pêche intensive au nombre des principales menaces, les ultramarins sont davantage préoccupés par les rejets d’origine tellurique et le réchauffement climatique.
Les océans, source de vie et de ressources
S’ils sont jugés menacés, les océans sont aussi perçus comme un réservoir de ressources, insuffisamment exploité, notamment en matière de ressources renouvelables et de ressources biologiques. Mais les points de vue des ultramarins et des métropolitains divergent totalement en matière de perception de d’activités de pêche et de tourisme. La majorité des ultramarins regrette une exploitation insuffisante des ressources halieutiques par la pêche. Les métropolitains, moins dépendant de cette activité, dénoncent eux des excès. Les ultramarins (73%) regrettent que leur collectivité ne développe pas assez le tourisme lié à la mer. Dans l’hexagone, 47 % des personnes interrogées pensent au contraire que ce tourisme est exploité de façon rationnelle. A noter que la dimension économique de l’usage de la mer apparait plus forte en outre-mer qu’en métropole.
Préserver et développer durablement les activités liées à la mer
Mais s’ils plébiscitent un accroissement des activités, une grande majorité de Français (66%) pense que ces dernières doivent aussi être plus respectueuses de l’environnement. Un résultat encourageant notamment encourageant pour la création d’aires marines de troisième génération : les parcs naturels marins, qui visent précisément ces objectifs. Parmi les outils de protection, les aires marines ne passent pas incognito : une majorité de Français, qu’ils soient d’outre-mer ou de métropole, en ont entendu parler, bien qu’elles restent devancées par la notoriété de la « loi littorale ». Pour tous les Français interrogés (52 à 63%) estiment en revanche que les autorités publiques prennent des mesures en matière de protection mais… qui restent insuffisantes.
La France, seconde nation maritime : le rôle de l’outre-mer méconnu
Comme les métropolitains en 2009, les ultramarins sous-estiment la part et l’importance de leur espace marin dans le domaine maritime français. Les Guyanais et les Polynésiens sont les plus nombreux (25%) à savoir que l’outre- mer pèse pour plus de 95% dans le domaine maritime français. Un joli défi à relever par l’Année internationale de l’outre-mer qui débutera en 2011 !
Les cinq enquêtes commentées sont disponibles en ligne sur : www.aires-marines.fr et sur le site www.lesjourneesdelamer.fr
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