Depuis le 19 mars dernier et l’engagement des forces militaires occidentales en Libye, le soutien des Français à l’égard de l’opération déclenchée par la résolution 1973 des Nations-Unies n’a pas fléchi.
A l’instar d’une étude similaire menée aux premiers jours de l’intervention, les deux tiers des personnes interrogées déclarent aujourd’hui y être favorables (66%), 21% soutenant même tout à fait l’usage de la force (contre 23% les 21 et 22 mars). Ce consensus dans l’opinion se manifeste dans un contexte de début de conflit, sans qu’aucun mort n’ait été relevé dans le camp français. Notons par ailleurs que ce niveau de soutien s’établit 30 points au dessus du score relevé début mars, avant le déclenchement des hostilités. A l’époque, l’opinion publique adoptait donc une posture totalement opposée et apparaissait très rétive à une intervention. Le fait, d’une part, que les exactions des forces pro-Kadhafi aient été abondamment médiatisées et d’autre part, que les opérations soient limitées à des frappes aériennes sans engagement d’envergure au sol explique sans doute ce retournement très spectaculaire de l’opinion publique française.
Dans le détail, l’intervention militaire menée contre les forces du Colonel Kadhafi suscite l’adhésion de toutes les catégories de population sans exception, et notamment de 79% des personnes âgées de 65 ans et plus, de 73% des habitants du Grand Ouest et de 66% des professions libérales et cadres supérieurs. Toutefois, et bien que majoritaire, le soutien est moindre chez les ouvriers (54%) et les employés (58%). S’agissant de la proximité politique, 68% des sympathisants de gauche et 69% des sympathisants de droite se disent favorables à l’opération « Harmattan », l’opposition la plus marquée émanant de la voix des « extrêmes », de 49% chez les soutiens du Front National (adeptes d’une position « isolationniste » et peu enclins à voir des soldats français engagés à l’étranger) à 53% chez les sympathisants LO et NPA, parmi lesquels l’antienne pacifiste de ne pas « rajouter la guerre à la guerre » est très répandue.
Notons pour finir que le soutien à l’intervention en Libye est très nettement supérieur à celui observé concernant l’engagement français en Afghanistan (28% seulement), d’une ampleur, d’une durée et d’une nature il est vrai très différentes.
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