Alors que de vives tensions agitent les relations entre les magistrats et le chef de l’Etat, le sondage Ifop pour Le Figaro laisse à voir une opinion publique exprimant des avis partagés sur l’état de la Justice en France. Ainsi, moins d’un tiers des Français (27%) estime qu’elle fonctionne bien, ceci ne pouvant toutefois être considéré comme la seule résultante des polémiques actuelles puisque le constat de ses dysfonctionnements leur apparaît bien antérieur (seulement 22% de jugements favorables en 1962 par exemple) et que l’origine de ces jugements ne semble pas univoque. De fait, le manque de moyens alloués à la Justice fait consensus : 77% des interviewés considèrent en effet qu’elle ne bénéficie pas de moyens suffisants pour fonctionner correctement. Toutefois, on assiste dans le même temps à une large remise en cause des peines prononcées : systématiquement, une forte majorité des personnes interrogées jugent qu’elles ne sont pas assez sévères, en particulier pour ce qui est de la récidive (85%), des crimes sexuels (84%) mais également des affaires politico-financières (80%). Malgré des réserves relatives à l’insuffisante sévérité des peines ainsi que, dans une moindre mesure, à leur indépendance, l’image des juges n’en reste pas moins très positive dans l’opinion : leur compétence (82%), leur respect de la loi (83%) comme du secret professionnel (79%) et leur intégrité (76%) sont, entre autres qualités, largement reconnues. Pour autant, les Français ne placent pas les juges au dessus des sanctions et se positionnent pour plus de 6 sur 10 (62%) en faveur du principe de la sanction en cas de fautes.
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