Souffrant de la flambée de l’énergie et de la hausse importante des matières premières, les boulangers pourraient être contraints d’augmenter le prix de leur baguette. Dans certaines boulangeries, selon les estimations de la CNBPF (la Confédération nationale de la boulangerie pâtisserie française) le prix de la baguette tradition pourrait ainsi atteindre la barre symbolique de 1 euro 50 – une hausse d’ailleurs déjà constatée dans certaines enseignes.
Quelles sont les perceptions de cette potentielle hausse des prix en boulangerie en France ? Dans l’Hexagone, où le pain constitue un symbole culturel, une majorité de Français (69%) déclarent ne pas être prêts à payer leur baguette de pain 1 euro 50. Des écarts émergent logiquement en fonction du portefeuille des Français : 51% des catégories aisées se révèlent disposées à payer leur baguette de pain 1 euro 50, contre seulement 23% des catégories modestes et 32% des foyers « pauvres ». Des clivages apparaissent également au regard de critères géographiques : les habitants de l’agglomération parisienne (39% de résolus) apparaissent plus disposés à payer leur baguette de pain 1 euro 50 que ceux résidant en zones rurales (seulement 26% de résolus, soit un écart de 13 points). Des légers écarts en fonction du sexe se trouvent enfin constatés, 34% des hommes se révélant en effet prêts à payer leur baguette 1 euro 50 contre 26% parmi les femmes.
Outre les caractéristiques socio-démographiques, l’enquête met en exergue des clivages en fonction de la proximité partisane. Bien que minoritaires à y être disposés, les proches de la majorité présidentielle (41% de résolus) apparaissent plus enclins à payer 1 euro 50 leur baguette que les sympathisants de La France Insoumise (27%) et de ceux du Rassemblement national (20%), reflétant ainsi de possibles fractures entre la majorité présidentielle et les oppositions politiques concernant les « achats du quotidien ».