La gentillesse, une qualité pour 9 Français sur 10.
La gentillesse est quasi-unanimement perçue de manière positive par les Français. 90% d’entre eux estiment qu’il s’agit plutôt d’une qualité, et seuls 10% jugent qu’il s’agit plutôt d’un défaut. On retrouve cette unanimité dans toutes les catégories de population, à des degrés qui peuvent néanmoins varier. En effet, si les Français de 65 ans et plus se révèlent davantage enclins que la moyenne à estimer que la gentillesse est une qualité (96%), seuls 80% des sympathisants du Front National partagent cette opinion (-10 points par rapport à l’ensemble des Français).
Pour autant, les Français se montrent intransigeants envers les personnalités politiques.
– Invités à se prononcer sur la nécessité d’être plus gentils envers les personnalités politiques, les Français font preuve de sévérité. Les interviewés expriment une absence d’indulgence envers ces dernières, qui d’une part ne méritent pas que les Français et les médias leur témoignent plus de gentillesse, et d’autre part devraient être plus gentilles entre-elles.
– Ainsi, seule une personne interrogée sur quatre estime que les Français devraient être plus gentils envers les personnalités politiques, dont 4% seulement se disant tout à fait d’accord avec cette idée. Pour plus d’un tiers des interviewés (34%), les Français ne devraient « pas du tout » faire preuve de plus gentillesse envers les personnalités politiques. Dans des proportions similaires, 28% des Français estiment que les médias devraient être plus gentils envers les personnalités politiques, dont 6% « tout à fait ». Ainsi, le discours stigmatisant des médias qui seraient trop intransigeants envers le personnel politique ne semble partagé que par une minorité d’interviewés. Pour les Français, seules les personnalités politiques elles-mêmes devraient, mutuellement, se témoigner plus de gentillesse. En effet, 73% des répondants partagent cette opinion, dont 22% « tout à fait ». Seul un Français sur dix déclare ne pas être du tout en accord avec cette idée.
Le pragmatisme, plus que l’empathie, explique le souhait de voir plus de gentillesse exprimée envers les personnalités politiques…
Interrogés sur les raisons pour lesquelles il serait préférable d’être plus gentils envers les personnalités politiques, les Français citent en premier lieu l’effet bénéfique d’un comportement empreint de gentillesse sur le niveau du débat politique (47%), alors que les éléments relevant de l’empathie et de la compréhension à l’égard des vicissitudes du « métier » d’homme politique s’avèrent nettement moins cités. En effet, 26% des répondants citent le fait que la vie privée des personnalités politiques est souvent exposée contre leur gré, 22% mentionnent la pression médiatique qu’elles subissent, tandis que 17% évoquent le niveau de stress induit par les métiers de la politique. Notons que la pression subie sur les réseaux sociaux, qui fait pourtant l’objet d’un traitement médiatique important, émerge en dernière position (13% de citations seulement). Enfin, la méchanceté inhérente aux relations entre personnalités politiques constitue une raison inclinant à plus de gentillesse pour plus d’un Français sur cinq.
… alors que politique et méchanceté apparaissent indissociables
Les répondants jugeant que les Français, les médias, ou les personnalités politiques elles-mêmes ne devraient pas faire preuve de plus de gentillesse l’expliquent en majorité par le fait que la méchanceté est perçue comme un risque faisant partie intégrante de la vie de la politique, auquel doivent faire face les personnalités qui ont choisi d’en faire leur métier (52%). Pour 44% des interviewés, les personnalités politiques ne méritent pas de recevoir plus de gentillesse en raison du fait qu’elles font, entre-elles, preuve de méchanceté. Relevons que cette dimension majoritaire d’absence de gentillesse comme risque associé aux carrières politiques devance nettement la principale critique traditionnellement adressée par les Français aux gouvernements, à savoir l’échec à obtenir des résultats concrets sur les sujets qui les préoccupent (39%).
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