Alors que la réduction du déficit public apparaît comme un enjeu central dans le débat, une très large majorité de Français (83 %) estime que les collectivités locales doivent elles aussi participer à cet effort en réduisant leurs propres dépenses. Signe que cette conviction est fortement ancrée dans l’opinion, près d’un Français sur deux (49 %) se dit même « tout à fait d’accord » avec cette idée. Même si certains élus locaux mettent en avant le rôle important de l’investissement public pour limiter les effets de la crise dans les territoires, un très large consensus se fait jour autour de l’idée d’une nécessaire réduction des dépenses des collectivités, quelle que soit la sensibilité politique (86 % parmi les sympathisants du PS et 92 % parmi ceux de l’UMP) ou la région (76 % parmi les habitants des communes rurales et 79 % en région parisienne). On notera néanmoins que les réponses sont moins homogènes en termes de tranche d’âge : plus les personnes avancent en âge et plus elles se montrent favorables à ce que les collectivités locales fournissent cet effort. Ceci est assez cohérent avec le fait, démontré dans de nombreuses études, que ce sont les seniors qui sont les plus sensibles et les plus inquiets concernant la dette publique.
S’il apparaît nécessaire et urgent aux Français que leurs collectivités locales réduisent leurs dépenses, c’est d’abord pour réduire la dette publique, mais aussi sans doute pour limiter la hausse de la fiscalité locale. 55 % des personnes interrogées estiment en effet que le montant des impôts locaux qu’elles acquittent est excessif par rapport aux prestations rendues par les collectivités territoriales. Une forte minorité, 44 %, juge, de son côté, ce niveau « normal ».
Dans ce contexte, 48 % des Français considèrent comme « tout à fait prioritaires » que lors des prochaines élections municipales, les candidats s’engagent à réduire à la fois les dépenses et les impôts de leur commune et 47 % en font une attente « importante mais pas prioritaire ». La question de la fiscalité locale et de la réduction de la dette publique occupera donc une place centrale dans la campagne. Dans le détail, on constate que cette demande de réduction de la sphère publique communale est particulièrement forte parmi l’électorat du FN (50 % de réponses « tout à fait prioritaire ») et plus encore dans celui de l’UMP (58 %) mais cette demande existe également à gauche dans des proportions non négligeables : 42 % de réponses « tout à fait prioritaire » et 52 % de réponses « important mais pas prioritaire » parmi les sympathisants de gauche.
partager