La proposition du porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, Thierry Mandon, d’engager une réflexion sur la défiscalisation des heures supplémentaires pour les bas salaires a relancé le débat sur ce sujet. Instaurée par la loi TEPA de 2007, concrétisation du slogan de campagne pour l’élection présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy « travailler plus pour gagner plus », la mesure avait été abrogée par François Hollande lors de son accession à la Présidence de la République en 2012. Interrogés par l’Ifop pour Sud Ouest Dimanche, les Français se montrent majoritairement favorables à un retour de la défiscalisation des heures supplémentaires.
71% des personnes interrogées se déclarent en effet favorables à un retour à la défiscalisation des heures supplémentaires, contre 29% s’y déclarant opposées. Les Français arbitrent ainsi en faveur de l’augmentation du pouvoir d’achat des salariés et de la valorisation du travail et de l’effort plutôt qu’en faveur de l’augmentation des recettes de l’Etat et de la baisse du chômage. Surtout, cette opinion révèle un malaise au sein des sympathisants de gauche sur la suppression de la mesure par François Hollande en 2012, lesquels sont très partagés concernant l’orientation à adopter par le Président de la République. 51% d’entre eux penchent en effet pour le retour à la défiscalisation des heures supplémentaires, contre 49% se prononçant contre. A droite, les sympathisants de l’UMP se déclarent sans surprise très majoritairement favorables à la mesure instaurée par Nicolas Sarkozy en 2007 (88%), tandis que parmi les proches du Front National la demande du retour de la défiscalisation des heures supplémentaires est également très forte (87%).
La situation professionnelle de la personne interrogée n’engendre guère de clivages au sein de la population française. Les catégories socioprofessionnelles les plus aisées (75%) et les plus modestes (80%) approuvent ainsi à une très forte majorité, et dans des proportions comparables, un retour à la défiscalisation des heures supplémentaires. De même, les salariés du secteur privé, les salariés du secteur public et les indépendants, pourtant impactés par la mesure à des degrés variables, adoptent des positions assez proches, l’approuvant respectivement à hauteur de 78%, 72%, et 77%. Toutefois, notons que l’écho rencontré par la défiscalisation des heures supplémentaires est plus fort parmi les populations les plus jeunes que parmi les populations les plus âgées. 77% des moins de 35 ans s’y déclarent favorables, contre 64% des 35 ans et plus.
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