Alors que le taux de rémunération du Livret A sur l’épargne est passée de 1,75% à 1,25% ce 1er août – soit le niveau le plus bas depuis quatre ans –, près de la moitié des Français (48 %) qui en possèdent un déclare ne pas compter changer ses habitudes d’épargne concernant ce produit financier phare. En dépit d’un taux facialement et réellement (une fois l’inflation défalquée) très bas, le Livret A conserve donc son pouvoir d’attraction aux yeux d’un Français sur deux qui plébiscitent les placements sûrs en cette période de crise.
Néanmoins, si 48% des Français ne comptent pas changer leurs habitudes vis-à-vis du Livret A, plus de quatre personnes sur six (43%) vont, tout en continuant à mettre autant d’argent de côté, opter pour d’autres solutions afin de faire fructifier leurs économies. Enfin, seuls 9% des Français vont sous l’effet de cette baisse d’intérêt du Livret A moins épargner et consommer davantage. Fait intéressant, on observe que ces résultats sont très proches de ceux enregistrés en juillet 2003 et en janvier 2013, à des moments où le taux de rémunération du Livret A avait également fait l’objet de baisses (respectivement de 3% à 2,25%, puis de 2,25% à 1,75%). Le fait que l’opinion ait réagi à chaque fois dans les mêmes proportions souligne la forte capacité de résilience du Livret A dans la période actuelle.
Dans le détail, on observe que les jeunes sont plus enclins à lever le pied sur l’épargne pour consommer davantage (14% des moins de 35 ans contre 7% des 65 ans et plus) alors que les plus âgés sont majoritairement portés au statu quo. Ainsi, 59% des 65 ans et plus ne vont pas changer leurs habitudes d’épargne sur le Livret A quand parallèlement seulement 34% d’entre eux vont réorienter leur épargne vers d’autres produits. On relève par ailleurs que les salariés du secteur privé et les indépendants (employeurs, etc.) sont plus nombreux que dans le public à songer à déplacer leur flux d’épargne vers un produit plus rémunérateur que le Livret A (48 à 49%, contre 42%). Cette dernière solution semble également privilégiée par la moitié des sympathisants de droite (50%, contre 31% seulement à gauche).
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