A la demande du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires), l’Ifop a interrogé les Français d’outre-mer dans le but de connaître leur opinion sur la question des réparations liées à l’esclavage colonial.
Tout d’abord, la connaissance des réparations accordées après 1848, au lendemain de l’abolition de l’esclavage, s’avère minoritaire : seuls 31% le savent. Cette notoriété apparaît plus élevée auprès des hommes (36% contre 27% pour les femmes), des personnes âgées de 50 à 64 ans (48%) ainsi que des cadres et professions libérales (39% contre 28% des ouvriers). Surtout, le degré de connaissance varie fortement selon le département de résidence, se révélant plus important aux Antilles : 40% en Martinique et 38% en Guadeloupe.
Sur la question précise des réparations demandées aujourd’hui pour les descendants des victimes de l’esclavage colonial, plus de 6 personnes interrogées sur 10 (63%) estiment la démarche justifiée (dont 24% « tout à fait justifiée »). Ce débat suscite peu de différence entre les départements mais fait toutefois apparaître une position un peu plus affirmée de la part des Réunionnais (68%). En revanche, la légitimité de la démarche apparaît de moins en moins évidente à mesure que l’âge augmente (de 70% pour les 18-24 ans à 50% pour les 65 ans et plus, ces derniers ayant davantage tendance à ne pas prendre position : 10% ne se prononcent pas contre 3% en moyenne).
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