A quelques jours de la visite officielle de François Hollande en Turquie, l’entrée de ce pays dans l’Union Européenne est rejetée par la majorité des opinions publiques européennes. C’est en France que l’opposition est la plus forte : 83 % des Français y sont hostiles tout comme 72 % des Allemands, 68 % des Belges et 64 % des Britanniques. Les Italiens sont parfaitement partagés (50-50 %) quand une majorité des Espagnols se déclare en faveur de l’entrée de la Turquie dans l’UE (56 % contre 44%). Il est intéressant de souligner que ce clivage entre les pays du sud et les pays du nord de l’Europe se retrouve au sein même des opinions publiques espagnole et italienne. Ainsi, dans le sud de l’Espagne, on est favorable à 61 % à l’entrée de la Turquie contre 51 % dans le nord de la péninsule et 58 % des habitants du sud de l’Italie y sont favorables contre 39 % seulement de leurs homologues du Nord-Est.
Quel que soit le pays, on observe partout que l’adhésion à ce projet varie fortement selon l’âge et la sensibilité politique. Les jeunes générations sont plus « ouvertes » que le seniors, beaucoup plus réfractaires. De la même façon, dans tous les pays étudiés, les électeurs de droite sont plus opposés à l’entrée de la Turquie que les sympathisants de gauche. On notera pour finir que sur ce débat ancien, l’opinion française s’est progressivement radicalisée puisque en 2003, 46 % de nos compatriotes se déclaraient favorables à l’entrée de la Turquie, cette proportion tombant ensuite à 35 % en septembre 2005 (après la victoire du « non » au référendum sur la constitution européenne) puis désormais à seulement 17 % aujourd’hui.
Note méthodologique complémentaire :
Echantillon de 4879 personnes, représentatif de la population française, allemande, britannique, belge, espagnole et italienne âgée de 18 ans et plus. Les interviews se répartissent comme suit : France (804 personnes), Allemagne (820 personnes), Royaume-Uni (812 personnes), (Belgique : 803 personnes), Espagne (820 personnes), Italie (820 personnes). La représentativité de l’échantillon a été assurée pour chaque pays par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région.
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