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Les Européens et le respect des gestes barrières, le grand relâchement ?

Bises, poignée de mains, hygiène des mains...

LES EUROPEENS ET LE RESPECT DES GESTES BARRIERES, LE GRAND RELACHEMENT ?

 

 

Alors que les infections saisonnières comme le rhume, la gastro ou la bronchiolite font leur retour depuis un mois, le respect des gestes barrières (ex : port du masque, salutation sans contacts physiques, hygiène des mains..) redevient un enjeu de santé publique, notamment pour des publics comme les enfants qui n’ont pas été immunisés face à des épidémies qui étaient assez rares l’an dernier. A l’occasion de la « Journée mondiale du Lavage des mains » (15 octobre) organisée chaque année avec le soutien de l’UNICEF, l’Ifop publie un Observatoire de l’hygiène des Européen(ne)s qui permet de savoir si les bonnes pratiques observées durant le 1er confinement se sont durablement dans la culture hygiénique des Français mais aussi comment ces derniers se situent par rapport à leurs voisins dans la lutte contre le manuportage, c’est-à-dire la transmission des germes par l’intermédiaire des mains. Confirmant les dernières données de Santé Publique France recueillies dans l’Hexagone (enquête CoviPrev), cette enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de 5 039 adultes vivant dans les cinq plus grands pays européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni) montre que les Français sont, avec les Britanniques, parmi les plus « mauvais élèves » en matière de respect des gestes barrière et qu’ils ont nettement relâché leur vigilance en matière de lavage des mains mais aussi de distanciation physique comme la poignée de mains ou la bise.

 

Les chiffres clés

  1. Malgré une amélioration sensible par rapport à ce que l’Ifop pouvait observer avant la crise sanitaire, les Français sont aujourd’hui les plus mauvais élèves d’Europe* pour ce qui est du respect des règles d’hygiène des mains après être allés aux toilettes : seuls 76% se lavent « systématiquement » les mains après être allés aux WC, contre 86% des habitants en Allemagne, 83% en Italie, 82% au Royaume-Uni et 77% en Espagne.
  2. L’amélioration des « bonnes pratiques » dans ce domaine dans les cinq plus grands pays d’Europe est notable (+19 points par rapport à 2014) mais elle repose surtout sur un « rattrapage » des pays latins – Espagne (+24 points, 85%), Italie (+29 points, 85%), France (+22 points, 84%) – sur les pays situés plus au Nord comme le Royaume-Uni (+11 points, 86%) ou l’Allemagne (+11 points, 89%).
  3. La France est aussi le pays où l’on compte le moins d’adultes qui respectent les consignes martelées durant la crise en cas de toux ou d’éternuements : à peine la moitié des Français (53%) se couvrent systématiquement avec un bras lorsqu’ils toussent (contre une moyenne « européenne » a 61%) et seulement un sur quatre se lave (27%) systématiquement les mains après s’être mouchés (contre une moyenne « européenne » a 32%).
  4. Dans les autres domaines de la vie quotidienne, le taux d’observance des consignes en matière d’hygiène des mains est plus faible dans les pays du Nord (Allemagne, Royaume-Uni), les Britanniques étant notamment les plus mauvais élèves pour ce qui est du lavage des mains avant de passer à table (48%, contre une moyenne européenne de 60%), en rentrant à son domicile (51%, contre une moyenne de 62%) ou après avoir pris les transports (50%, contre une moyenne de 62%).
  5. 18 mois après avoir été bannies des habitudes sociales, force est de constater que les Français n’ont pas attendu l’autorisation de leur gouvernement pour reprendre les embrassades et autres baisers sur la joue : 65% des Français la pratique avec leurs proches amis ou collègues, soit une proportion, certes toujours en-deçà de ce qu’on l’on observer avant le premier confinement (91%), mais qui a quasiment doublé en six mois (+26 points par rapport à mars 2021).
  6. Contrairement aux idées reçues, la « bise » n’est pas une spécificité française mais un rite de salutations assez banal en Europe, notamment dans les pays latins. En effet, cette forme de convivialité est nettement plus répandue dans les pays latins comme l’Espagne (66%), l’Italie (61%) ou la France (59%) que dans les pays plus septentrionaux comme le Royaume-Uni (41%) ou l’Allemagne (43%).
  7. 18 mois après avoir été bannie des habitudes sociales, les Français ont également réintégré la poignée de mains dans leurs rites de salutation : 59% la pratique régulièrement avec des gens qu’ils connaissent, soit trois fois plus qu’il y a six mois (22% en mars 2021). Si ce mode de salutation est toujours plus faible que ce qu’avant le premier confinement (85%), on voit bien que les consignes des autorités sanitaires en la matière ne sont plus respectées par une majorité de Français.

 

Les principaux enseignements de l’enquête

 

A) DES GAULOIS PLUS « REFRACTAIRES » QUE LEURS VOISINS AUX BONNES PRATIQUES CONTRE LE MANUPORTAGE

 

Alors que l’ouverture de la saison des infections hivernales (ex : grippes, bronchiolites, gastroentérites…) rappelle à quel point le respect des règles en matière d’hygiène des mains est un enjeu de santé publique, force est de constater que les Français ne brillent pas par leur prise de conscience des risques de transmission, notamment ceux liés à des contacts avec des sécrétions nasales ou fécales.

 

1 / Des Français « mauvais élèves » en matière de lavage des mains après un passage aux WC

 

Malgré une amélioration par rapport à ce que l’on pouvait observer avant la crise du Covid-19, les Français apparaissent en effet parmi les plus mauvais élèves d’Europe* pour ce qui est du respect des règles d’hygiène des mains après être allés aux toilettes.

 

L’enquête montre que si la proportion d’adultes se lavant « systématiquement » les mains après être allés aux WC a un peu progressé dans l’hexagone par rapport à ce que l’Ifop pouvait mesurer quelques semaines avant le 1er confinement (+5 points entre janvier 2020 et septembre 2021), la France reste le pays où le respect de cette règle élémentaire d’hygiène est la moins répandue : 76%, contre 86% en Allemagne, 83% en Italie, 82% au Royaume-Uni et 77% en Espagne.

 

Un autre indicateur permettant d’observer des d’évolutions sur le plus long terme (Win Gallup – 2014) montre quant à lui qu’il y a eu au cours des sept dernières années, une amélioration générale des « bonnes pratiques » dans les cinq plus grands pays d’Europe de l’Ouest : 86% des habitants déclarent que se laver les mains avec du savon et quelque chose qu’ils font automatiquement après être allés aux toilettes, contre 67% en 2014.

Mais cette amélioration semble surtout le fruit d’un « rattrapage » des pays latins – Espagne (+24 points, 85%), Italie (+29 points, 86%), France (+22 points, 84%) – sur les pays situés plus au Nord de l’Europe comme le Royaume-Uni (+11 points, 86%) ou l’Allemagne (+11 points, 89%).

 

Alors que la France occupait en 2014 une position intermédiaire entre les « bons » (Allemagne, Royaume-Uni) et les « mauvais » élèves (Espagne, Italie), l’Hexagone apparait désormais en queue de peloton sur tous les indicateurs d’hygiène contre les risques relatifs aux sécrétions fécales ou nasales.

 

2 / La France en bas de classement en matière de respect des gestes barrières contre les risques de sécrétions nasales

 

La France est également le pays où l’on compte le moins d’adultes respectant les consignes martelées durant la crise en cas de toux ou d’éternuements : à peine la moitié des Français (53%) se couvrent systématiquement avec un bras lorsqu’ils toussent (contre une moyenne « européenne » a 61%) et seulement un sur quatre se lave (27%) systématiquement les mains après s’être mouchés (contre une moyenne « européenne » a 32%).

Il faut dire que le respect des consignes en la matière a nettement reculé par rapport aux taux d’observance mesurés durant le 1er confinement : -29 points entre mars 2020 et septembre 2021 pour ce qui est du lavage des mains après s’être mouché, -16 points pour ce qui est de se couvrir systématiquement avec un bras lorsqu’ils toussent; – 14 points en ce qui concerne le fait d’éternuer dans des mouchoirs à usage unique (49%).

 

3 / Les Britanniques arrivent en revanche en queue de peloton pour les autres gestes barrières relatifs à l’hygiène des mains

 

Dans les autres domaines de la vie quotidienne, le taux d’observance des consignes en matière d’hygiène des mains est généralement plus faible dans les pays du Nord (Allemagne, Royaume-Uni) que dans les contrées du Sud (Espagne, Italie), sachant que les Britanniques apparaissent les plus mauvais élèves d’Europe* pour ce qui est du lavage des mains avant de passer à table (48%, contre une moyenne européenne de 60%), en rentrant à son domicile (51%, contre une moyenne européenne de 62%) ou après avoir pris les transports en commun (50%, contre une moyenne européenne de 62%).

 

Ce n’est que lorsqu’il s’agit de se laver les mains avant de faire la cuisine que les sujets de sa Majesté se font dépasser par les Allemands : 72% des habitants de la République fédérale se lavent systématiquement les mains avant de faire la cuisine, contre une moyenne européenne de 76%.

 

4 / Un net relâchement des Français par rapport au premier confinement

 

Si les Français n’occupent pas toujours la dernière place du classement en matière de respect des gestes barrières, le suivi des consignes en la matière apparaît en net retrait par rapport au premier confinement.

 

Comparés aux taux d’observance mesurés durant le 1er confinement, les Français sont ainsi nettement moins nombreux à se laver systématiquement les mains en rentrant chez eux (55%, contre 86% en mars 2020), avant de passer à table (58%, contre 81% en mars 2020) ou après avoir pris les transports en commun : 65% aujourd’hui, contre 70% en mars 2020.

 

Mais dans des domaines de la vie quotidienne moins soumis aux messages de prévention sanitaire, la tendance semble plutôt à la stabilité si l’on en juge par la proportion de personnes se lavant les mains avant de faire la cuisine (74%, +5 points par rapport au mois de janvier 2020), de s’occuper d’un bébé (72%, +4 points par rapport au mois de janvier 2020) ou après avoir caressé un animal (40%, +4 points par rapport au mois de janvier 2020).

 

Au regard de ces résultats, si le COVID 19 a mis en évidence le rôle de l’hygiène des mains dans la lutte contre le manuportage (transmission du virus par le contact des mains), les taux d’observance actuels montrent que la crise sanitaire n’a pas engendré de véritable révolution dans la culture hygiénique des Français.

 

B) BISES ET POIGNÉES DE MAINS, DES PRATIQUES LOIN D’AVOIR ÉTÉ ENTERRÉES PAR LA PANDEMIE

 

5 – La « bise », une pratique qui fait son grand retour, en particulier dans les pays latins

 

“”Ça y est, c’est fini, vous pouvez vous embrasser” : le jour où je prononcerai ces mots, je serai un premier ministre heureux“, a déclaré Jean Castex dans un tweet mardi 16 mars. Or, 18 mois après avoir été bannies des habitudes sociales, force est de constater que les Français comme leurs voisins n’ont pas attendu l’autorisation de leur gouvernement pour reprendre les embrassades et autres baisers sur la joue.

 

Au regard des résultats de cette enquête, la « bise » a déjà retrouvé une place prépondérante dans les rites de salutations des Français aussi bien dans leur cercle familial qu’amical : 65% des Français la pratique avec leurs proches amis ou collègues, soit une proportion, certes toujours en-deçà de ce que l’on observait avant le premier confinement (91%), mais qui a quasiment doublé en six mois (+26 points par rapport à mars 2021). De même, la pratique de la « bise » avec des inconnus est moins répandue (23%) mais elle a aussi doublé par rapport à mars 2021 (9%).

 

Contrairement aux idées reçues, la « bise » n’est pas une spécificité française mais un rite de salutations assez banal en Europe, notamment dans les pays latins. En effet, si un peu plus d’un européen sur deux (51%) fait régulièrement la bise aux membres de sa famille, cette forme de convivialité est nettement plus répandue dans les pays latins comme l’Espagne (66%), l’Italie (61%) ou la France (59%) que dans les pays plus septentrionaux comme le Royaume-Uni (41%) ou l’Allemagne (43%). Et on retrouve le même clivage Nord / Sud pour ce qui est de faire la bise aux personnes que l’on connaît. Ainsi, si cette pratique est le fait de 30% des Européens en moyenne, elle s’avère deux fois plus répandue en Espagne (49%) quand en Allemagne (19%) ou en Grande-Bretagne (25%).

 

En France comme à l’étranger, ce retour de la « bise » nous paraît très symptomatique d’une certaine indifférence aux discours de prévention sanitaire, sans doute parce que le lavage des mains n’est plus aujourd’hui le seul moyen de protection dont les gens disposent comme à l’époque du confinement.

 

6 – Le serrage de mains, un rite de salutation qui retrouve aussi sa place

 

Dix-huit mois après avoir été bannie des habitudes sociales en raison des restrictions sanitaires, les Français ont également réintégré la poignée de mains dans leur rite de salutation : 59% la pratique régulièrement avec des gens qu’ils connaissent, soit trois fois plus qu’il y a six mois (22% en mars 2021). Si ce rite de salutation est toujours plus faible que ce que l’on pouvait observer deux semaines avant le premier confinement (85%), on voit bien que les consignes des autorités sanitaires en la matière ne sont plus respectées par une majorité de Français.

 

Enfin, il est là aussi intéressant de relever que la poignée de main à des proches est une pratique largement répandue chez nos voisins, méditerranéens (44% en Espagne, 37% en Italie) que dans ceux situés plus au nord de l’Europe (35% en Allemagne, 30% en Royaume-Uni).

 

Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle Actualités de l’Ifop

 

Si la notion de “gestes barrières”, inconnue du grand public il y a encore un an et demi, semble être entrée dans les esprits, les taux d’observance en matière de lavage des mains ont pour beaucoup retrouvé un seuil similaire à celui observé avant la crise. Dans des pays comme la France où les mauvaises habitudes en matière d’hygiène semblent profondément ancrées dans « l’habitus » culturel de la population, marteler l’idée selon laquelle le lavage des mains est essentiel pour prévenir la transmission des infections virales hivernales reste donc un enjeu à relever pour les autorités.

 

CONTACTS :

 

François KRAUS, directeur du pôle « Politique / Actualités »  de l’Ifop

 

Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête similaire, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776

Document à télécharger

Les résultats

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès de 5 039 personnes âgées de 18 ans et plus, composé d’un échantillon représentatif de la population de chacun des pays suivants Italie 1 007 ; Espagne1 008 ; France 1 009 ; Allemagne 1 011 ; Royaume- Uni 1 004
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas ( âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région. Les données assurant la représentativité des résultats sont issues des données fournies par The European Union Labour Force Survey (EU LFS 2011).
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto administré en ligne du 21 au 27 septembre 2021.

Vos interlocuteurs

François Kraus Directeur du pôle Politique / Actualités - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Louise Jussian Cheffe de groupe - Département Opinion & Stratégies d'Entreprise

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L’enquête a été menée auprès de 5 039 personnes âgées de 18 ans et plus, composé d’un échantillon représentatif de la population de chacun des pays suivants Italie 1 007 ; Espagne1 008 ; France 1 009 ; Allemagne 1 011 ; Royaume- Uni 1 004
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas ( âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région. Les données assurant la représentativité des résultats sont issues des données fournies par The European Union Labour Force Survey (EU LFS 2011).
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto administré en ligne du 21 au 27 septembre 2021.

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