En matière de nucléaire, les opinions apparaissent divisées en Europe. Dans le cadre du sondage Ifop pour le Monde réalisé en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, des lignes de fractures très nettes émergent en termes d’image, d’adhésion mais aussi plus largement en ce qui concerne les choix en matière de politique énergétique. Sur ce dernier point, les Français se distinguent de leurs voisins par l’importance particulière qu’ils accordent à la sûreté des installations et des infrastructures : 25% d’entre eux situent ainsi cet enjeu comme le premier critère de choix à prendre en compte en matière de choix énergétique. A contrario, les Italiens, sortis du nucléaire, et les Allemands, ayant programmé la leur d’ici 2022, privilégient en premier lieu le caractère renouvelable de la source d’énergie (30% et 27%). C’est le cas également des Espagnols qui, dans un contexte de crise économique importante, se singularisent en outre par l’attention majeure qu’ils accordent au facteur tarifaire (20% contre 13% en France et même 8% en Allemagne).
Sur la base de ces attentes distinctes, et des héritages culturels et politiques qui les sous-tendent, on observe une forte hétérogénéité lorsqu’il s’agit de se prononcer sur le recours à l’énergie. Les Français et les Britanniques partagent peu ou prou le même jugement et s’avèrent les principaux soutiens au recours à l’énergie nucléaire (32%), et même si la part des hésitants et des « sans opinion » y reste élevée, l’adhésion supplante l’opposition dans ces deux pays (20% et 21%). A l’opposé, une majorité absolue des Italiens et des Allemands (58% et 55%) se déclare hostile au recours à l’énergie nucléaire. Enfin, on observe une corrélation parfaite en termes de hiérarchie entre, d’une part l’adhésion au recours au nucléaire et, d’autre part, le fait de ne pas croire en la possibilité d’une autosuffisance énergétique basée sur les seules énergies renouvelables.
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