Des réactions au Brexit très contrastées entre les pays et au sein de chaque pays Les réactions des opinions publiques européennes apparaissent très contrastées suite au vote d’une majorité de Britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne. Ceci s’explique d’abord car il s’agit d’une situation inédite laissant planer une grande incertitude sur la suite des événements mais aussi par le fait que, au sein de chacun des pays investigués, les citoyens ont réagi à la fois en fonction de l’impact perçu du Brexit sur l’édifice européen et sur l’économie de leur propre pays mais aussi en fonction de leur rapport à l’Union européenne (UE). Ainsi, dans un pays comme l’Allemagne où le sentiment européen est très ancré et où la solidité de l’économie nationale ne semble pas devoir être mise à mal par le Brexit, c’est très nettement l’incompréhension qui domine (avec 45 % de citations), loin devant l’inquiétude (17 %) ou la compréhension (15 %). À l’inverse, dans un pays nettement plus eurosceptique et moins performant économiquement comme l’est la France, les réactions ont été beaucoup plus diverses et l’incompréhension a été deux fois moindre (22 %) qu’en Allemagne, ce sentiment étant symboliquement et de justesse devancé par la compréhension (23 %). Enfin, en Espagne et en Pologne, deux pays pourtant très divers mais partageant à la fois le fait d’être entré depuis moins longtemps que d’autres dans l’UE et une situation économique assez fragile, c’est d’abord l’inquiétude (respectivement 28 % et 31 %) et l’incompréhension qui prévalent (20 % et 19 %).
Un départ qui n’est pas perçu comme aussi grave que cela La victoire du « Leave » a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans la sphère politico-médiatique et sur les marchés financiers. Sans minimiser l’effet de ce vote, les opinions publiques européennes, dans leur ensemble et de manière assez homogène, ne semblent pas pour autant totalement catastrophées. Ainsi, en France, 58 % estiment que ce n’est pas si grave que cela car le Royaume-Uni a toujours eu un statut à part en Europe et a toujours freiné les avancées de la construction européenne. Ce constat prévaut également en Italie (49 %), en Belgique (47 %) et en Allemagne (41 %). À l’inverse, seule une minorité juge la sortie britannique de l’Union européenne comme quelque chose de très grave car c’est l’un des principaux États membres et l’une des principales économies européennes qui quitte l’ensemble européen.
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