L’Ifop a mené pour le Comité National d’Action Laïque du 8 au 11 janvier 2018, une enquête auprès de 650 enseignants du public exerçant du primaire au lycée, sur leur rapport à la laïcité.
Il ressort d’abord que les enseignants interrogés s’accordent pour dire qu’il existe une définition commune de la laïcité au sein de leur établissement (89% des personnes interrogées), même si des nuances apparaissent entre les enseignants en REP et leurs collègues en non REP à ce sujet (69% contre 94%).
Concernant précisément la loi de 2004 encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, seul un gros tiers (38%) des enseignants mentionnent des contestations venant de certains élèves. Les contestations du principe de laïcité se produisent également dans 35% des cas lors d’enseignements d’histoire-géographie, dans 33% à l’occasion des moments de recueillements après les attentats de 2015. Afin d’éviter de possibles incidents provoqués par certains élèves, un bon tiers des enseignants, 37% reconnaissent s’être déjà autocensurés.
La laïcité est un élément jugé important pour l’identité de la France par plus de 9 enseignants sur 10 (93%), voire essentiel (45%, soit un score équivalent à celui mesuré en parallèle dans un enquête auprès du grand public, 42%), les enseignants interrogés semblent un peu moins inquiets que l’ensemble de leurs concitoyens sur le fait qu’elle soit en danger en France (59% vs 72%).