Un peu plus d’un parent sur deux a déjà consulté au moins une fois un médecin ORL pour son enfant, et ce pour différents motifs impactant l’audition à plus ou moins long terme
55% des parents ont déjà conduit leur enfant de moins de 10 ans chez un médecin ORL. C’est particulièrement le cas des pères (59%, +7pts vs les mères), des parents d’enfants de 5 ans et plus (64%, +18pts vs les parents d’enfants de moins de 5 ans), des ouvriers (59%, +7pts vs les cadres), des habitants de l’agglomération parisienne (67%, +16pts vs les communes rurales), et des parents de plusieurs enfants de moins de 10 ans (63%, +11pts vs enfant unique). Les parents se tournent donc plus naturellement vers un médecin ORL dans les grandes villes, où ceux-ci sont davantage présents et accessibles, et lorsqu’ils ont plusieurs enfants qui ont potentiellement déjà expérimenté eux-mêmes des troubles auditifs.
Parmi les principaux motifs de consultation figurent en premier lieu l’otite (41% des parents ont consulté un médecin ORL pour cette raison), puis des douleurs à l’oreille (31%) et des bouchons de cérumen (23%). Les motifs plus alarmants ayant trait à l’audition de l’enfant à plus long terme sont relevés par un peu moins d’un parent sur cinq : des difficultés de compréhension de la parole (18%) et des sifflements ou bourdonnements dans les oreilles, autrement dit des acouphènes (14%). Ce problème de santé concerne surtout les enfants de 5 ans et plus (18%), les enfants d’ouvriers (19%), les Franciliens (23%) et les enfants utilisant quotidiennement un casque ou des écouteurs (28%).
A l’issue de la consultation avec le médecin ORL, une perte auditive a été diagnostiquée dans un peu moins d’un cas sur deux, ce qui représente au total un parent sur quatre concerné par ce problème
44% des parents ayant conduit leur enfant chez l’ORL ont vu poser le diagnostic d’une perte auditive, dont 32% légère, 10% moyenne, ne nécessitant pas appareillage, et 2% sévère, nécessitant un appareillage. Ramené à l’ensemble des enfants de moins de 10 ans, une perte auditive a été diagnostiquée par un médecin ORL pour un quart d’entre eux (25%), et moyenne à sévère pour 7%. Une perte auditive moyenne à sévère est davantage diagnostiquée auprès des enfants de 5 ans et plus (8%, +3pts vs les enfants de moins de 5 ans), des enfants ayant au moins deux frères et sœurs (10%, +4pts vs enfant unique), et des Franciliens (10%, +4pts vs la province).
L’utilisation du casque constitue une circonstance aggravante dans les problèmes auditifs des enfants relatés par leurs parents
40% des parents estiment que leur enfant de moins de 10 ans écoute quotidiennement des sons via un casque ou des écouteurs, 21% moins d’une heure par jour, 13% entre une à deux heures, et 6% plus de deux heures. Or les parents dont l’enfant est concerné mentionnent bien plus les plaintes de celui-ci à l’égard du bruit et des nuisances sonores (47%, +28pts vs les autres enfants) et le diagnostic d’une perte auditive moyenne à sévère (14%, +12ps vs les autres enfants).
Face à cette situation, les parents attendent l’intervention de l’Etat dans la protection des oreilles de leur enfant, à travers avant tout des campagnes d’incitation au dépistage
Trois quarts d’entre eux (76%) estiment que les pouvoirs publics devraient faire de l’audition de l’enfant une grande cause nationale de santé publique, dont 18% « tout à fait ». Dans le détail, ils souhaitent avant tout mettre en place des campagnes d’incitation au dépistage des troubles auditifs (sur le même modèle que celles liées à la santé dentaire ou visuelle) : cette mesure est préconisée par 41% des parents, loin devant la mise en place d’une vigilance renforcée auprès de différents acteurs dans le milieu médical ou éducatif (20%), des campagnes d’information régulière sur le sujet (15%) ou encore un plan d’action permettant une meilleure inclusion des enfants malentendants. Les parents attendent donc davantage d’actions concrètes a posteriori (à travers des dépistages plus systématiques) que des actions de prévention en amont.