La « refondation » du Front National que sa présidente, Marine Le Pen, appelait de ses vœux à l’issue du second tour de la dernière élection présidentielle devrait franchir une étape importante lors du congrès des 10 et 11 mars prochains à Lille. Marine Le Pen a en effet prévu d’y annoncer le nouveau nom du parti qui sera soumis au vote des adhérents en même temps que les nouveaux statuts. Sujet récurrent et sensible depuis quelques années, le changement de nom du FN est-il soutenu par son électorat ?
Avant toute chose, l’attitude majoritaire – bien qu’en recul de 6 points par rapport à 2014 – des électeurs de la candidate du FN au premier tour de la présidentielle est le détachement puisque 57% se déclarent indifférents à un changement d’appellation. Néanmoins, la proportion d’électeurs FN favorables à ce projet a bien gagné 10 points (passant de 20 à 30%) entre 2014 et 2018. C’est chez les jeunes de 18 à 24 ans que le projet de changer le nom du parti cristallise le plus de réactions : seulement 38 % d’entre eux y sont indifférents (minimum de toutes les catégories d’âge), 37% y sont favorables (maximum) et 25% défavorables (maximum).
Parallèlement, on remarque, dans une moindre mesure, un recul de l’attachement au nom « Front national » parmi les électeurs de Marine Le Pen entre 2014 et 2018 (la proportion passant de 39 à 36%). Paradoxalement, ce sont les jeunes qui se déclarent le plus attachés au nom historique du parti (49%) et les personnes de plus de 65 ans qui y sont le moins attachées (28%). On peut souligner que le niveau d’attachement au nom « Front national » diminue avec le niveau de diplôme et avec la taille de l’unité urbaine de résidence.
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