L’Ifop a réalisé pour MAZARS une étude exclusive menée fin 2020 auprès de plus de 400 dirigeants d’entreprises françaises (de la TPE jusqu’au groupe côté) sur leur rapport à la neutralité carbone.
La neutralité carbone n’est une priorité que pour une courte majorité des chefs d’entreprises françaises interrogés, dont les perceptions apparaissent polarisées entre opportunité et menace
Si les dirigeants d’entreprises françaises semblent globalement connaître et identifier les enjeux de la neutralité carbone (50% la définissent spontanément comme la réduction de son empreinte carbone et, plus précisément, 24% évoquent l’idée d’un équilibre à atteindre afin de compenser ses émissions de CO2) une courte majorité seulement (52%) déclarent la considérer comme une priorité pour leur entreprise. Certains répondants considèrent la neutralité carbone comme une opportunité pour la pérennité de leur entreprise tandis que d’autres y voient une potentielle menace. Illustrant cette dichotomie, alors que les chefs d’entreprises interrogés étaient invités à se prononcer sur une échelle de 0 à 10, 0 représentant une menace très importante et 10 une opportunité très importante, le score moyen s’établit à 5,7/10.
46% des entreprises françaises ont mis en place des actions particulières pour atteindre la neutralité carbone, actions qui concernent surtout les systèmes de production et modes de fonctionnement
Un peu moins de la moitié des entreprises françaises ont déjà mis en œuvre des actions pour atteindre la neutralité carbone (46%). Ces actions concernent essentiellement la modification du système de production pour consommer moins d’énergie ou de matières premières (55%), l’adaptation des procédés (54%) ainsi que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais sans modifier le système de production (par exemple baisser le chauffage, 42%). Si un tel engagement reste minoritaire aujourd’hui, c’est probablement en partie parce que 40% des dirigeants seulement estiment bénéficier des ressources et compétences humaines nécessaires pour atteindre cet objectif.
Dans les entreprises où le projet de neutralité carbone représente une réalité actuelle ou à venir (25%), cet objectif doit plutôt être atteint à court terme et concerner l’ensemble de leur activité
La majorité des entreprises engagées – ou en passe de l’être – dans un projet de neutralité carbone estiment que cet objectif devrait être atteint à court terme : 57% prévoient ainsi de l’atteindre d’ici à 2025. Pour la plupart de ces acteurs (71%) le projet de neutralité carbone concernera l’ensemble du périmètre de leur activité, et 64% disposent déjà d’une feuille de route précise des différentes étapes à mettre en œuvre, parmi lesquelles un tiers a déjà évalué son coût total. Pour le financer, la majorité des entreprises ont avant tout prévu de faire appel à des subventions (52%), mais aussi à de l’autofinancement (40%), au recours à l’emprunt sous différentes formes (39%) et à de la réduction fiscale / crédit d’impôt (36%).
8 répondants sur 10 s’accordent à la fois sur l’impossibilité d’une neutralité des émissions de carbone pour certains acteurs économiques et sur la nécessité de considérer un spectre plus large au niveau environnemental
82% des dirigeants interrogés jugent que certaines entreprises, de par leur activité, ne peuvent être neutres en émission carbone. Une proportion similaire (79%) estime que la neutralité carbone seule n’est pas suffisante, et que les entreprises doivent également s’inscrire dans une stratégie de neutralité environnementale plus générale. En matière de greenwashing, alors que la majorité (55%) peut admettre qu’il se cache parfois derrière des annonces concernant la neutralité carbone, ils ne sont que 3 sur 10 à craindre d’en être accusés en communiquant à ce sujet mais sont un peu plus nombreux dans le BTP (53%).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de MAZARS.