A quelques mois de l’élection présidentielle, l’Ifop a mené pour Le Pèlerin une enquête sur les catholiques et la prochaine échéance électorale.
Près d’un quart (23%) des catholiques estiment que leur foi peut les conduire à voter pour un candidat plutôt que pour un autre. C’est notamment le cas pour plus de la moitié des pratiquants réguliers (57%). Et alors qu’un peu moins de deux catholiques français sur cinq se sentent pris en compte par les dirigeants politiques en tant que citoyen (38%), ils ne sont qu’un sur cinq à se sentir pris en compte en tant que catholiques (18%). Des résultats à lire à l’aune d’un statut conscient des catholiques d’être devenus « ultraminoritaires ».
Les catholiques les plus pratiquants sont plus investis dans la vie de la cité, ont davantage confiance dans les élus et considèrent que les enjeux de la présidentielle sont cruciaux. Ils sont devenus une minorité agissante correspondant bien à l’expression évangélique « le sel de la terre ». Ainsi, la quasi-totalité des pratiquants réguliers (96%) considèrent que la prochaine élection représente un enjeu majeur, contre « seulement » 85% des catholiques dans leur ensemble. De même, plus de la moitié des pratiquants réguliers (55%) sont investis dans une association (c’est en moyenne le cas d’un quart des catholiques : 26%), et ce sont les plus nombreux à être engagés dans un parti politique (15% contre 4% des catholiques en moyenne) ou syndiqués (13% contre 7%). Les catholiques, surtout les plus pratiquants, accordent également davantage leur confiance aux élus que l’ensemble de la population française. Les trois quarts des catholiques (74%) et la grande majorité des pratiquants réguliers (89%) ont par exemple confiance dans leur maire, alors que n’est le cas que de sept Français sur dix (69%).
Enfin, les préoccupations prioritaires des catholiques ne diffèrent que peu de celles de l’ensemble des Français. En tête des thèmes « tout à fait prioritaire » selon eux culminent des sujets d’actualité : la sante (82% des catholiques contre 83% de l’ensemble des Français), la sécurité et la lutte contre le terrorisme (81% contre 73%) et la lutte contre la délinquance (75% contre 68%). Et malgré les récents remous autour de la dernière loi bioéthique, la plupart des catholiques semblent peu sensibles au sujet (25% estiment que ce thème est « tout à fait prioritaire », 32% pour les catholiques pratiquants). Attention cependant à ne pas interpréter ce dernier chiffre comme un niveau d’adhésion aux évolutions sociétales : les catholiques sont simplement beaucoup plus marqués par d’autres événements de l’actualité.