Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) a rendu public un rapport qui dresse un sombre état des lieux des violences sexuelles dans l’Église. Dans ce contexte, l’Ifop a mesuré pour La Croix la réaction des catholiques de France.
Une très grande majorité des catholiques (85%) ont entendu parler du rapport de la CIASE. Face à ses conclusions, colère (85%), tristesse (85%) et honte (69%) sont des sentiments très largement partagés par les catholiques, quel que soit leur niveau de pratique religieuse.
Le jugement des catholiques sur les actions et la réaction de l’Eglise sur le sujet des violences sexuelles en son sein est sévère. Et si les catholiques les plus pratiquants se montrent globalement les moins sévères avec l’Eglise, même eux affichent un regard très critique. Ainsi, seul un quart des catholiques (24%) estime que la réaction de la hiérarchie catholique a été à la hauteur des révélations sur les violences sexuelles dans l’Église. Et à peine un pratiquant régulier sur deux juge la réaction de la hiérarchie catholique à la hauteur (49%). En outre, moins d’un catholique sur cinq considère que l’Eglise écoute suffisamment les victimes de violences sexuelles par des clercs et religieux (19%, 39% chez les pratiquants réguliers). Enfin, un tiers seulement des catholiques déclare faire confiance à l’Eglise sur la protection des mineurs (34%, et 65% des pratiquants réguliers).
Un souhait massif de changement au sein de l’Eglise est exprimé par les catholiques, y compris chez les pratiquants réguliers, même si c’est à un niveau moindre. Dans l’ensemble, les catholiques sont neuf sur dix à souhaiter que l’Eglise confie des responsabilités aux femmes (90%, 80% parmi les pratiquants réguliers) et qu’elle change son discours sur la sexualité (90%, 76% parmi les pratiquants réguliers). Ils sont également plus de quatre sur cinq favorables à ce que l’Eglise partage mieux le pouvoir (85%, dont 77% des pratiquants réguliers) et les deux tiers à ce qu’elle lève le secret de la confession (69%, dont 54% des pratiquants réguliers).