Contraints par la crise sanitaire à multiplier les réunions à distance, les cadres ont massivement adopté la visioconférence, outil dont ils disent aujourd’hui apprécier les avantages qu’il procure. C’est ce qui ressort de l’étude menée par l’Ifop pour Speechi, leader français sur le marché des écrans interactifs, auprès de 1 002 cadres en activité en France.
Cette étude met notamment en exergue la forte augmentation du nombre de réunions auxquelles les cadres assistent chaque semaine, progression qui fait dire à Romain Bendavid, directeur de l’expertise Corporate et Climat social à l’Ifop, que « la réunion est devenue avec la crise une forme de travail qui se banalise ».
Au cours de l’année écoulée, plus de la moitié des réunions auxquelles ont participé les cadres interrogés se sont déroulées en distanciel. Gain de temps sur les déplacements, réduction de la durée des réunions et accroissement de leur efficacité, diminution du stress lors des prises de parole : plus de 8 cadres sur 10 jugent les bénéfices de la visioconférence importants, voire très importants. Certains y trouvent, ainsi que le montre cette étude, d’autres avantages, comme celui, caméra éteinte, de travailler en pyjama ou sous-vêtement, voire de cuisiner ou d’être carrément nus !
Autant de facteurs qui expliquent qu’ils ne sont aujourd’hui qu’une petite moitié à dire leur préférence pour un retour aux réunions en présentiel lorsque la crise sera passée. Donnée qui jouera assurément dans la nouvelle organisation post crise des entreprises.
Quand la crise sanitaire banalise la réunion et la visioconférence
En quelques années, le nombre de réunions auxquelles assistent les cadres a considérablement augmenté, passant d’une moyenne hebdomadaire de 3 réunions en 2015 à plus de 5 aujourd’hui, voire plus de 6 dans les grandes entreprises. Une évolution en grande partie due à la crise sanitaire, au recours massif au télétravail et aux facilités – gain de temps notamment – procurées par l’utilisation de la visioconférence.
– Les cadres qui travaillent dans les entreprises de plus de 500 salariés assistent en moyenne à 6,3 réunions hebdomadaires contre 2,7 pour ceux appartenant à une entité de moins de 50 salariés,
– Au cours des 12 derniers mois, plus de la moitié (57%) des réunions auxquelles ont participé les cadres interrogés par l’Ifop se sont déroulées en visio-conférence,
– 94% des cadres ont utilisé la visioconférence dans l’année écoulée, dont près des 3/4 (71%) dans les 7 derniers jours précédant l’enquête (+ 10 points / mars 2021),
– Seuls 6% des cadres interviewés en septembre disent n’avoir jamais utilisé la visioconférence dans le cadre professionnel alors qu’ils étaient 20% dans ce cas en mars dernier,
Visioconférence : les jeunes cadres sont les plus décontractés
De nombreuses vidéos ont circulé depuis le début de la crise sanitaire montrant les mésaventures survenues à des participants à des réunions en visioconférence qui pensaient que leur caméra était éteinte…Parce que la caméra n’est pas systématiquement activée, la visioconférence opérée depuis sa cuisine ou son salon offre en effet une palette de comportements bien évidemment impensables en présentiel. L’étude de l’Ifop montre que les cadres les plus jeunes sont également les plus décontractés dans cet exercice.
– 85% des cadres activent leur caméra en visioconférence, dont 32% le font systématiquement,
– 44% des cadres âgés de plus de 60 ans activent systématiquement leur caméra contre 30% chez les moins de 40 ans.
Lorsque la caméra est désactivée…
– Près des 3/4 des cadres âgés de moins de 40 ans (74%) discutent avec leurs collègues via messagerie en parallèle d’une réunion en visioconférence (57% chez leurs aînés).
– 1/3 des participants à une réunion en distanciel reconnaissent ne pas toujours porter une tenue appropriée (c’est le cas de près de la moitié – 44% – des moins de 40 ans),
– Plus d’un cadre sur 5 (22%) a déjà effectué une tâche comme le ménage ou la cuisine, durant une réunion en visioconférence caméra éteinte,
– 5% des cadres interrogés disent avoir déjà participé à une telle réunion en étant dénudé.
Les avantages de la visioconférence largement salués par les cadres
Si l’usage de la visioconférence séduit la grande majorité des cadres interviewés par l’Ifop, c’est parce qu’ils disent y trouver nombre d’avantages importants comparativement aux réunions organisées en présentiel.
– Près de trois cadres sur quatre (74%) disent apprécier l’usage de la visioconférence,
– Seuls 4% marquent clairement leur aversion pour le procédé,
– 95% des cadres apprécient le gain de temps lié à l’absence de déplacements, dont 61% disent que c’est un avantage très important,
– Conjoncturelle, la réduction des risques sanitaires offerte par les réunions à distance est perçue comme un bénéfice par 88% des personnes interrogées (dont 55% estiment cet élément très important),
– Plus de 8 cadres sur 10 estiment que l’utilisation de la visioconférence permet de réduire la durée des réunions (86%) tout en augmentant leur efficacité (82%). Des avantages vus respectivement comme très importants par 38% et 37% des sondés,
– Enfin, 64% des cadres interrogés déclarent que l’usage de la visioconférence permet de réduire le stress lorsqu’ils doivent prendre la parole en réunion.
Le match visioconférence/présentiel
Au regard des avantages qu’ils tirent de l’utilisation de la visioconférence, revenir à des réunions en présentiel dès lors que la crise sanitaire sera terminée ne suscite pas un engouement démesuré chez les cadres. Une courte majorité d’entre eux penche pour le présentiel, tendance plus marquée chez ceux âgés de plus de 40 ans. Il y a fort à parier qu’à l’avenir, un mixte équilibré entre distanciel et présentiel conviendra à la grande majorité des cadres.
– 57% des cadres préfèreraient assister à des réunions en présentiel avec leurs collègues ou leurs clients lorsque la crise sanitaire sera passée,
– 52% des cadres âgés de moins de 40 ans penchent pour le retour au présentiel contre 61% chez leurs aînés.
Le point de vue de Romain Bendavid, directeur de l’Expertise Corporate et Climat social de l’Ifop
Cette enquête est emblématique des transformations actuellement à l’œuvre dans l’organisation du monde du travail. La crise sanitaire, avec les contraintes imposées aux entreprises et à leur encadrement, a considérablement réduit la durée qu’auraient probablement pris ces évolutions. Parmi les transformations de grand ampleur figurent la progression impressionnante du nombre de réunions hebdomadaires auxquelles assistent aujourd’hui les cadres. Ce nombre est passé en quelques années d’environ 3 à plus de 5 par semaine (soit plus d’une par jour). La réunion, avec ce qu’elle suppose d’interaction et de stimulation, devient donc une forme de travail qui se banalise, et ce, d’autant plus qu’elle est facilitée par l’usage de la visioconférence. Cet outil offre aux yeux des cadres d’importants avantages, principalement en matière de gains de temps grâce à une réduction du nombre de déplacements, des durées de réunions plus courtes et, in fine, des réunions plus efficaces. Ce rapport au temps dépasse d’ailleurs le simple cadre du travail. Les cadres souhaitent en effet de plus en plus que leur activité professionnelle s’adapte à leur vie personnelle. La crise sanitaire et la réorganisation qu’elle a impliquée leur a montré qu’une telle voie est possible, sans devoir forcément sacrifier l’une à l’autre. Au final, souvent considérées comme une perte de temps (avec par exemple l’usage fréquent du mot « réunionite »), les réunions sont de plus en plus perçues comme un levier de productivité.
Étude Ifop pour Speechi réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 septembre au 6 octobre 2021 auprès d’un échantillon de 1 002 personnes, représentatif des cadres en activité en France métropolitaine.
Leader français sur le marché des écrans interactifs, Speechi développe des solutions complètes, matérielles et logicielles, qui changent la façon de former et de présenter. Interactives et collaboratives, ces solutions sont aujourd’hui utilisées dans des dizaines de milliers de classes, universités et entreprises dans le monde entier.
Cette étude a été menée sous la direction de François Kraus, directeur du pôle “Politique / Actualités” de l’Ifop, en partenariat avec l’agence Flashs. Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête du même type, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776 – francois.kraus@ifop.com .