Analyse de l’Ifop réalisée pour la Fondation Jean Jaurès.
Si les groupes bancaires peuvent s’appuyer sur les relations qu’ils entretiennent avec leurs clients, 76 % des Français ayant une bonne image de leur propre banque, l’image du secteur est nettement plus mitigée, seules 50 % des personnes interrogées ayant une bonne image des banques en général. Première critique, le rôle des banques dans le déclenchement de la crise financière est jugé important par près de huit Français sur dix (77 %). Seconde critique, qui vient s’ajouter à la précédente, non seulement les banques « ont joué avec le feu », mais 71 % des personnes interrogées estiment que les banquiers n’ont pas tiré les leçons de la crise et « n’ont pas adopté des comportements moins risqués ». Enfin, troisième critique, 74 % des Français adhèrent à l’idée selon laquelle « les banques n’accordent pas suffisamment de crédits aux entreprises pour soutenir leurs activités ». Ces critiques virulentes sont partagées par les opinions publiques des pays européens et notamment aux Etats-Unis, épicentre de la crise financière. Des doutes subsistent sur la solidité du secteur sans pour autant inciter au « bankrun ». 56 % des Français estiment que « les banques françaises sont suffisamment solides pour faire face aux suites de la crise financière ». Cette interrogation sur la solidité du secteur bancaire national n’est pas une particularité française et se retrouve dans d’autres pays comme en Espagne, en Allemagne et en Italie.
En France, l’image de solidité des institutions bancaires est toujours restée majoritaire même dans les périodes de fortes tensions et d’incertitudes. La confiance est davantage donnée aux banques françaises par les personnes âgées de cinquante ans et plus et dans les milieux populaires. Conséquence : seuls 11 % des Français ont pensé à placer par précaution tout ou partie des de leurs économies dans un autre établissement que leur banque principale et 10 % à retirer tout ou partie de leurs économies de leurs banques. Autre conséquence de cette relative confiance dans les banques françaises, l’idée d’une aide publique n’a jamais fait recette dans la population même lors des phases aiguës de la crise. Ainsi par exemple en octobre 2011, alors que dans les milieux économiques les inquiétudes étaient vives et que la banque Dexia avait été démantelée, une large majorité de Français (59 %) était opposée à ce que l’Etat apporte une aide financière et renforce le capital des banques françaises.
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