A) GLOBALEMENT, LE NIVEAU D’ACTIVITES PHYSIQUES DES ASTHMATIQUES EST PLUTOT BON MAIS CERTAINS RESTENT PLUS REFRACTAIRES A LA PRATIQUE DU SPORT
1. Contrairement aux idées reçues, les asthmatiques font tout autant si ce n’est plus d’activité physique que les non-asthmatiques : près de deux asthmatiques sur trois (65%) pratiquent au moins une activité physique par semaine, contre 61% des non-asthmatiques. L’asthme sévère reste néanmoins un frein à l’exercice
2. Les recommandations médicales à faire de l’exercice physique ne sont sans doute pas étrangères au bon niveau d’activité des asthmatiques. « Faire de l’activité » est en effet un sujet récurrent dans leurs conversations avec leur médecin si l’on en juge par la forte proportion d’asthmatiques ayant abordé le sujet avec un professionnel de santé ces douze derniers mois : plus d’un asthmatique sur deux (52%), contre à peine un tiers des non-asthmatiques (32%).
3. Néanmoins, activité physique ne rime pas forcément avec activité sportive et nombre d’asthmatiques restent à l’écart de toute pratique sportive. Effectivement, près d’un asthmatique sur six (16%) n’a pratiqué aucun sport au cours des douze derniers mois, et parmi eux, la plupart n’ont pas l’intention de s’y mettre prochainement : 86% d’entre eux ne vont pas s’y mettre dans les trois prochains mois, soit tout autant que les non-asthmatiques (89%).
B) BIEN QUE CONSCIENTS DE SES BIENFAITS, LA PLUPART DES ASTHMATIQUES APPREHENDENT DE FAIRE DU SPORT
4. Certes, la grande majorité des asthmatiques a parfaitement conscience de l’intérêt de l’activité physique régulière pour mieux contrôler leur asthme : les deux tiers des asthmatiques (64%) – et jusqu’aux trois quarts des asthmatiques sévères – jugent « nécessaire » le fait de pratiquer une activité physique tout en étant asthmatique.
5. Mais pour beaucoup, l’asthme n’en reste pas moins un handicap à l’activité physique, surtout pour ceux atteint du niveau le plus grave. En effet, six asthmatiques sévères sur dix considèrent la pratique d’une activité physique comme « un défi » (60%) et 43% comme une source d’angoisse (contre 23% chez l’ensemble des asthmatiques).
6. Rares sont d’ailleurs les asthmatiques à pouvoir s’imaginer accéder un jour à des sports de haut niveau à cause de leur maladie : les deux tiers des asthmatiques (68%) considérant que l’asthme constitue un véritable handicap pour devenir un athlète de haut niveau, ce qui peut freiner les ardeurs de certains à s’investir dans un sport.
C) L’ASTHME HANDICAPE PHYSIQUEMENT LA VIE QUOTIDIENNE DES ASTHMATIQUES, MAIS ENTRAINE AUSSI DES FORMES D’AUTO-EXCLUSION ET DE STIGMATISATION
7. Nombre d’asthmatiques se sentent aujourd’hui lourdement restreints dans leurs activités physiques à cause de leur maladie. Globalement, près de la moitié des asthmatiques (46%) disent que l’asthme a un impact négatif sur la pratique d’un sport ou d’une activité physique, et plus d’un tiers (36%) sur leurs activités quotidiennes.
8. Face aux risques de crise d’asthme, des stratégies d’évitement sont d’ailleurs fréquemment adoptées, notamment par ceux ayant le niveau le plus grave d’asthme. Par exemple, 39% des personnes ayant été impactées par de l’asthme au cours de leur vie ont déjà évité de courir après un bus (62% des asthmatiques sévères) et 34% ont déjà évité de prendre les escaliers (56% des asthmatiques sévères).
9. Et au retrait de certaines activités sociales s’ajoutent aussi des formes de stigmatisation. Ainsi, un asthmatique sévère sur trois a déjà subi des moqueries liées à son asthme dans le cadre d’activités professionnelles (34%) ou sportives (36%). 42% ont même vu des partenaires se moquer de leurs capacités sexuelles à cause de leur asthme.
D) POUR NOMBRE D’ASTHMATIQUES, L’ASTHME EST AUSSI UNE SOURCE DE MALAISE DANS LEUR VIE SEXUELLE, NOTAMMENT CHEZ LES HOMMES AYANT UN ASTHME SEVERE
10. Globalement, l’asthme affecte beaucoup plus la sexualité de la gent masculine que de la gent féminine. En effet, près de trois hommes asthmatiques sur dix – 28%, et jusqu’à 53% chez les hommes asthmatiques sévères – rapportent que l’asthme a un impact négatif sur leur vie sexuelle, soit deux fois que ce que l’on mesure chez les femmes asthmatiques (16%).
11. L’asthme peut également avoir un impact conséquent sur l’activité sexuelle, notamment parmi les asthmatiques sévères. Ainsi, 20% des personnes ayant déjà été affectées par de l’asthme ont déjà évité un rapport sexuel par crainte qu’il ne provoque des crises d’asthme, ce genre de (mauvaises) expériences étant deux fois plus fort dans les rangs des hommes asthmatiques sévères (41%).
12. Pour nombre d’hommes asthmatiques sévères, l’asthme altère nombre d’aspects de leur sexualité. Ainsi, environ la moitié d’entre eux (56%) déclarent qu’à cause de leur asthme, leurs performances sexuelles sont parfois « une source d’angoisse » (56%) ou qu’ils ont déjà « eu peur d’être moins « performant » sexuellement (44%). Un tiers (31%) rapportent même avoir déjà dû « cesser une relation sexuelle afin d’aller prendre un traitement de secours ».
Hugo Lasserre / Dorianne Motte-Guillon