Parmi la kyrielle de petites listes qui briguaient les suffrages des Français pour les élections européennes, l’une d’entre elles est parvenue à tirer son épingle du jeu : celle du Parti animaliste. Avec 490 000 bulletins, elle a atteint le score de 2,2% ce qui lui a permis de devancer nettement les différentes listes se réclamant des « Gilets jaunes » mais aussi celle de l’UPR de François Asselineau ou celle des Patriotes de Florian Philippot, listes pourtant nettement plus médiatisées. Formation relativement nouvelle sur la scène politique (le parti a été créé en 2016), les animalistes ont fait quasiment jeu égal avec des partis ayant pignon sur rue comme le PC ou l’UDI (2,5% chacun). Même si les scrutins européens se sont montrés relativement propices par le passé à l’éclosion de partis thématiques qui ne transformèrent pas l’essai par la suite, ce score des animalistes interpelle.
On peut formuler l’hypothèse selon laquelle nous serions face à un phénomène de société profond et non pas en présence d’un feu de paille passager. Il y a deux ans aux législatives, les 100 candidats présentés par ce mouvement avaient recueilli en moyenne 1% des voix dans les circonscriptions où ils se présentaient. Parallèlement, les succès de librairie rencontrés par les livres d’Aymeric Caron et de Franz-Olivier Giesbert, prenant fait et cause pour la défense des animaux ou l’antispécisme, ou bien encore l’écho des campagnes chocs d’associations comme L214 dénonçant les conditions d’élevage ou d’abattage des animaux nous renseignent sur la montée en puissance dans toute une partie de la société française de cette nouvelle sensibilité.
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