Si le premier tour des élections municipales a mis en évidence une progression du Front national, il confirme également l’insensibilité de l’électorat catholique pratiquant eux sirènes frontistes. Alors que Marine Le Pen réalisait ses moins bons scores chez les croyants lors de la présidentielle de 2012, cette tendance demeure puisque seuls 3% des catholiques pratiquants ont voté pour une liste du Front National ou d’extrême-droite, contre 8% chez les sans-religion.
Tradition bien française, la religion ancre le catholique plus à droite que la moyenne des Français. Ce premier tour des municipales le confirme puisque 46 % des pratiquants ont choisi une liste UMP ou UDI contre 33 % des non-pratiquants et 23 % des sans-religion. Mais cette préférence n’est pas exclusive : 26 % des catholiques ont donné leur voix à une liste sans étiquette et la gauche continue de peser auprès de cet électorat. À la présidentielle, 30 % des croyants ont fait le choix de Hollande. Dimanche 23 mars 2014, ils étaient encore 20 % à avoir voté pour les listes socialistes.
Si à peine 4 % des catholiques pratiquants déclarent avoir voulu manifester leur soutien à la politique du président, 18 % seulement parlent d’un vote sanction contre 24 % des sans-religion. Leur choix n’est donc pas dicté par une volonté de revanche. Ce qui compte d’abord, pour 78 % d’entre eux – soit dix points de plus que la population générale – ce sont les considérations locales et la personnalité des candidats en lice plus que les programmes politiques.
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