Alors que l’actualité en lien avec la réforme des retraites devient moins omniprésente, le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio mesure une légère embellie de l’approbation de l’action du président de la République.
Après la stabilisation du mois de mai, désormais près d’un Français sur trois (31%) approuve l’action d’Emmanuel Macron comme président de la République. Cependant, pour la première fois depuis le début du quinquennat, la cote d’action d’Emmanuel Macron et d’Elizabeth Borne connaissent des évolutions antagonistes : + 2 points pour le chef de l’Etat contre -4 points pour sa Première ministre (qui atteint un nouveau plancher à 26% d’approbation). Comme le relève Frédéric Dabi, Directeur Général Opinion de l’Ifop : « Jamais depuis mars dernier, l’écart entre eux n’avait été aussi conséquent (5 points) ».
Malgré cette timide remontée, Emmanuel Macron demeure impopulaire (69% de désapprobation de son action) et minoritaire dans toutes les catégories de la population. Frédéric Dabi note toutefois qu’ « une forme de décrispation avec l’opinion opère, et ce à double titre ». D’une part, la part des « réfractaires » à baisse : -4 points soit 43% ne l’approuvant pas du tout. En outre, l’indicateur de proximité du Président avec les préoccupations des Français remonte enfin (+4 points), même si le ressenti d’une déconnexion demeure largement majoritaire (79%) ».
Clef d’explication probable de cette amélioration : l’effet dévastateur de l’opposition à la réforme des retraites s’estompe quelque peu. Ainsi, alors que le niveau de conversations des Français sur ce thème était auparavant écrasant, à peine un tiers a évoqué la proposition du groupe Liot, un gros quart (27%) la journée d’action du 6 juin voire 23% l’esclandre de la réalisatrice Justine Triet à Cannes lors de la réception de sa palme d’Or. Dans ce contexte, après avoir consolidé son socle le mois dernier, Emmanuel Macron bénéficie de hausses dans des catégories auparavant très hostiles à la réforme : +8 points parmi les 35-49 ans, +6 points chez les salariés du public, +5 points chez les employés. En parallèle, sa capacité réformatrice repart à la hausse (41%, + 5 points).
A l’inverse, la Première ministre connait des temps difficiles sur fond de spéculations sur la fin de son bail à Matignon, comme l’analyse Frédéric Dabi. L’approbation de son action atteint ainsi le score plancher de 26%, en chute de 4 points. Sa cote recule nettement auprès des segments les plus hostiles à la réforme des retraites : -8 points chez les jeunes, -11 points parmi les ouvriers, -5 points à gauche. Tout se passe comme si Elisabeth Borne concentrait désormais davantage le vif mécontentement social.