Dans un début d’année marqué par de fortes mobilisations à l’encontre de la réforme des retraites – que 78% des Français ont évoqué au cours des derniers jours, le tableau de bord politique Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio indique une importante baisse de l’approbation de l’action du couple exécutif, notamment pour la Première ministre.
L’action d’Emmanuel Macron comme président de la République n’est approuvée que par 34% des Français. Un niveau aussi bas n’avait pas été atteint depuis mars 2020 (33% d’approbation alors), à la veille de l’annonce du premier confinement. A ce jour, seulement 24% des personnes interrogées le trouvent proche des préoccupations des Français (-2 points en un mois), et 38% qu’il est capable de réformer le pays (- 2 points également). L’international apparait comme la seule dimension permettant au président de garder la tête hors de l’eau : en effet, 49% estiment qu’il défend bien les intérêts de la France à l’étranger.
Pour Elisabeth Borne, la situation apparait comme plus enlisée, avec une impossibilité de sortir du marasme et de la pente descendante (entamée depuis septembre dernier, -13 points depuis). Alors qu’en tant que Première ministre elle est en première ligne pour défendre la réforme des retraites, le rejet de cette réforme par la population (comme l’indiquent de nombreuses enquêtes de l’Ifop) rejaillit sur l’approbation de son action : seulement 31% des Français approuvent son travail, en baisse de 4 points en un mois. De ses deux prédécesseurs sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, seul Edouard Philippe avait atteint un niveau plus bas (26% d’approbation) au cours du mois de décembre 2018 au plus fort de la crise des gilets jaunes. Les récentes déclarations de la cheffe du Gouvernement sur l’impossibilité de négocier le report de l’âge légal de départ à la retraite lui est reproché : 27% seulement jugent qu’elle est une femme ouverte au dialogue (-8 points en un mois).
Dans une période où la réforme des retraites s’inscrit au cœur de la politique du pays et des discussions des Français (pour 82%), les oppositions cherchent à se mettre en avant face à la majorité présidentielle pour se démarquer et séduire leur électorat. Le Rassemblement national est toujours perçu par les Français comme la meilleure opposition (à 37%), devant la France Insoumise (32%, en hausse de 4 points). En additionnant les forces de la NUPES, le score atteint les 42% pour la coalition de gauche à l’Assemblée nationale.
Si la réforme des retraites apparait comme le sujet central dans les conversations des Français, d’autres sont aussi massivement présents. L’inflation, que ça soit au niveau général (79%) ou plus précisément la hausse de 15% du prix de l’électricité (70%), anime également les échanges. La place de la guerre en Ukraine dans les débats est en baisse de 3 points (54% ce mois-ci), tout comme celle sur l’épidémie de covid-19 (- 11 points, 33% désormais). Le suicide du jeune Lucas a ému les Français : plus de la moitié affirme avoir évoqué avec leurs proches cet événement (51%). Alors que les médias en ont fait un sujet quotidien ces dernières semaines, le robot conversationnel ChatGPT semble peu importer les Français : à peine 17% l’ont évoqué au cours des derniers jours.
