La vague de mars du tableau de bord Ifop-Paris Match, marquée par la baisse sensible de l’approbation de l’action de l’exécutif, livre les enseignements suivants :
Après une embellie en février (+6), consécutive à l’intervention militaire française au Mali, la cote d’approbation de l’action de François Hollande comme Président de la République atteint à nouveau son niveau le plus bas (37%, -6). La crise économique et sociale perdurant, François Hollande semble perdre des soutiens parmi les segments de la population les moins favorisés. La proportion de Français approuvent son action est ainsi stable par rapport au mois dernier auprès des catégories socioprofessionnelles les plus aisées (45% d’approbation, stable), tandis qu’elle est en baisse significative auprès des professions intermédiaires (36%, -11), des employés (30%, -8) et des ouvriers (37%, -8). Le président de la République subit parallèlement un fort reflux auprès des personnes âgées de moins de 25 ans (44%, -11), qui continuent néanmoins de figurer parmi ses soutiens les plus importants.
63% des Français considèrent que François Hollande défend bien les intérêts de la France à l’étranger. Le reflux de 4 points enregistré par rapport au mois dernier ne contrebalance pas la hausse de 9 points observée entre janvier et février, signe d’une séquence internationale qui reste positive pour le Président de la République. Mais l’appréciation de son action à l’étranger ne masque pas les difficultés perçues au niveau économique. Seul un tiers des personnes interrogées juge positivement sa politique économique (34%, -3) et son action contre la dette et les déficits publics (32%, -7). Un temps préservé par son image, le chef de l’Etat est en outre considéré aujourd’hui comme insuffisamment proche des préoccupations des Français (43%, -5) et la véracité de ses discours est davantage mise en doute (40%, -5).
La cote d’approbation de l’action de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre s’établit elle-aussi à son niveau le plus bas depuis sa prise de fonction (39%, -6). Le chef du gouvernement enregistre une baisse particulièrement importante auprès des sympathisants du Parti Socialiste : seuls deux tiers d’entre eux émettent aujourd’hui un avis positif vis-à-vis de sa politique (68%), soit un résultat en reflux de 13 points par rapport à février. Critiqué sur le fond (seulement 43% des personnes interrogées jugent qu’il mène une bonne politique sociale, -3, et 35% qu’il mène une bonne politique économique, -5), le Premier ministre l’est aussi sur la forme : en effet, l’image d’un gouvernement soudé et bien managé est à nouveau écornée, puisqu’une minorité de Français considère que Jean-Marc Ayrault dirige bien l’action de gouvernement (48%, -7).
Le climat s’avère délétère pour l’ensemble des dirigeants politiques du pays. La crédibilité de l’opposition se retrouve ainsi à son niveau le plus bas depuis l’alternance politique. 38% des Français estiment qu’elle ferait mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir (-2), soit un niveau égal à celui observé juste après la crise consécutive à l’élection interne de l’UMP en décembre. La crédibilité de l’opposition subit notamment de fortes baisses parmi les sympathisants du Front de gauche (12%, -16), de l’UDI (42%, -12) et du Front National (50%, -12). Trois quarts des soutiens de l’UMP lui font cependant confiance (75%, stable).
La découverte de viande de cheval dans des plats surgelés de bœuf a enfin particulièrement marqué les conversations des Français ce mois-ci (86%). Viennent ensuite les initiatives et propositions du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon : 63% des personnes interrogées ont évoqué le débat sur les rythmes scolaires et le retour à la semaine de 4 jours et demi d’une part, et d’autre part la proposition de réduire de 8 à 6 semaines la durée des vacances scolaires d’été. Les élections législatives en Italie, susceptibles de provoquer une crise politique dans le pays et une crise au sein-même de l’Union européenne, ont en revanche moins marqué les esprits (31%).
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