La vague de janvier du tableau de bord Ifop-Paris Match, marquée par une baisse du niveau d’approbation de l’action du Président de la République, livre les enseignements suivants :
– Après s’être stabilisée pendant trois mois, la cote d’approbation de l’action de François Hollande enregistre un reflux de 4 points par rapport à décembre 2012 et s’établit à 37%. Le Président de la République voit notamment la proportion de personnes n’approuvant « pas du tout » son action atteindre 33% et croître de 4 points. Cette baisse du niveau d’approbation se caractérise principalement par la défiance ascendante que lui voue les électorats les plus radicaux : d’un côté, le soutien des sympathisants du Front de Gauche devient minoritaire (47% d’approbation, -10) ; de l’autre, la cote d’approbation des proches du Front National baisse fortement (11%, -11). François Hollande semble toutefois garder la confiance des sympathisants socialistes (85%, -1) et d’une majorité d’écologistes (58%, +1). Si sa politique contre la dette et les déficits publics (39% d’opinions positives, -1) et sa politique économique (37%, -1) ne convainquent toujours guère, il est davantage reproché aujourd’hui au chef de l’Etat de ne pas suffisamment renouveler la fonction présidentielle et de ne pas tenir un discours de vérité. Moins d’un Français sur deux juge ainsi qu’il renouvelle la fonction présidentielle (44%, -6) et qu’il dit la vérité aux Français (43%, -4).
– Si les mécontentements se cristallisent moins sur le Premier ministre, la cote d’approbation de l’action de Jean-Marc Ayrault atteint elle-aussi son niveau le plus bas depuis son arrivée à Matignon. 41% des personnes interrogées déclarent approuver son action, soit un reflux de 6 points par rapport au mois dernier. La baisse enregistrée par le chef du gouvernement est plus générale et moins ciblée que le Président de la République, mais il semble pâtir notamment des manifestations contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes : 43% des sympathisants écologistes déclarent approuver son action contre 57% le mois dernier, alors que plusieurs personnalités d’Europe Ecologie Les Verts ont fait part de leur opposition au projet. Dans ce contexte, son image d’homme de dialogue n’est aujourd’hui partagée que par 53% des Français, soit une baisse de 5 points. A l’image du Président de la République, ses politiques économique (40%, -5) et sociale (48%, -4) ne convainquent qu’une minorité de personnes interrogées.
– De son côté, l’opposition ne capitalise pas sur la perte de confiance dans l’action de l’exécutif et sa crédibilité est stable. 39% des Français seulement jugent qu’elle ferait mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir (+1). L’image de l’UMP semble ainsi toujours pâtir de la crise née de l’élection interne de son Président, malgré l’annonce de la signature prochaine d’un accord entre Jean-François Copé et François Fillon : 72% des sympathisants de l’UMP s’accordent en effet sur la crédibilité de l’opposition contre 79% en décembre dernier.
Les conversations des Français ont été marquées cette semaine par le départ de Gérard Depardieu en Belgique et la thématique fiscale et économique :
– Le départ médiatisé de Gérard Depardieu en Belgique est le sujet ayant principalement alimenté les conversations des Français au cours des fêtes de fin d’année (73% de citations), devant les diverses hausses de prix intervenant au 1er janvier (69%) et le débat aux Etats-Unis sur la vente d’armes après la tuerie dans l’école de Newtown (68%).
– Le débat autour du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe est moins présent dans les conversations que le mois dernier (60%, -5), en dépit des appels à la mobilisation pour les manifestations anti- et pro-mariage.
– La thématique fiscale et économique est restée prégnante et a éclipsé les amorces d’affaires juridiques concernant des personnalités politiques de premier plan. Six personnes interrogées sur dix ont également évoqué la censure de la taxe à 75% sur les plus hauts revenus par le Conseil Constitutionnel (61%) et la nouvelle hausse du chômage en novembre (59%), tandis que moins d’une sur cinq n’a abordé les accusations portées à l’encontre du Ministre du Budget Jérôme Cahuzac au sujet d’un hypothétique compte bancaire en Suisse (19%) et de Ziad Takieddine sur un éventuel financement par la Libye de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 (17%).
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