Marquée par la rechute de la cote d’approbation de l’action de l’exécutif, la vague de février du tableau de bord Ifop-Paris Match, livre les enseignements suivants :
– Omniprésent au cours du mois, entre ses discours télévisés et les affaires privées qui le concernent, François Hollande subit une nouvelle baisse du niveau d’approbation de son action (-3). Avec 23% de personnes soutenant son action, le chef de l’Etat égale le plus bas niveau atteint depuis le début de quinquennat. Le virage de sa politique économique, suggéré par ses derniers discours et l’annonce du pacte de responsabilité, semble ainsi avoir effrayé ses partisans, à l’extérieur comme à l’intérieur de la majorité présidentielle. Seulement 25% des sympathisants du Front de Gauche (-14) et surtout 30% des soutiens d’Europe Ecologie Les Verts (-11), pourtant composante de la majorité, approuvent aujourd’hui l’action de François Hollande. En outre, son action sur la scène internationale est moins appréciée que par le passé : moins de la moitié des personnes interrogées jugent que le chef de l’Etat défend bien les intérêts de la France à l’étranger (49%, -5).
– La baisse enregistrée par Jean-Marc Ayrault n’est pas du même ordre que celle du Président de la République. Avec 30% d’approbation de son action (-3), le Premier ministre subit un effritement général, hormis auprès des sympathisants du Parti Socialiste (63%, +5) et du Front de Gauche (45%, +6), toujours plus prompts à lui témoigner leur soutien. Le plus fort reflux est néanmoins enregistré au sein même de la majorité : seuls 30% des sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts déclarent approuver l’action de Jean-Marc Ayrault, soit un résultat en baisse de 12 points. Le Premier ministre pâtit notamment des lacunes perçues de ses politiques économique et sociale. Un tiers des personnes interrogées juge qu’il mène une bonne politique sociale (34%, -3) et un peu moins qu’il conduit une bonne politique économique (29%, -2) dans une conjoncture marquée par les difficultés économiques rencontrées par de nombreux Français.
– Dans ce contexte, la crédibilité de l’opposition progresse, sans pour autant convaincre une majorité de personnes. 42% des Français considèrent qu’elle ferait mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir, soit un résultat en hausse de 5 points par rapport au mois précédent. L’analyse des résultats détaillés montre une progression à plusieurs étages. Logiquement, l’opposition apparaît particulièrement crédible auprès des partisans de l’UMP et de plus en plus auprès des sympathisants de l’UDI (50%, +17) et du Front National (59%, +10). Mais elle recueille également des jugements plus positifs à gauche : 30% des soutiens du Front de Gauche jugent qu’elle ferait mieux que le gouvernement actuel, contre 18% le mois dernier.
– La hausse du chômage en décembre apparaît comme le sujet ayant le plus alimenté les conversations des Français au cours de la semaine. Avec 67% de citations, il devance l’annonce de la séparation entre François Hollande et Valérie Trierweiler (59%) et la préparation des élections municipales (54%), qui préoccupe de plus en plus à mesure que le scrutin approche (+13 par rapport à janvier). En dépit de son fort retentissement médiatique, la polémique autour de la « théorie du genre » a peu été évoquée (31%), de même que le déplacement du Président de la République en Turquie (26%).
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