Les Français marquent une différence notable dans l’approbation de l’action d’Emmanuel Macron et de celle d’Edouard Philippe, avec des évolutions antagoniques pour les deux têtes de l’exécutif
Le réflexe légitimiste observée le mois dernier à l’encontre de l’action du président de la République s’est fortement érodé ce mois-ci. En atteste une baisse de 6 points de sa cote d’approbation (40%). Ce recul ne doit tout de même pas occulter la progression de 13 points enregistrée le mois dernier qui place Emmanuel Macron dans un contexte de popularité jamais observé depuis l’été 2018.
Cette baisse de la cote présidentielle est à mettre en perspective avec la progression de 3 points de la cote d’approbation d’Edouard Philippe qui atteint 46% soit son plus haut niveau en deux ans. A cet égard, jamais l’écart de popularité entre les deux têtes de l’exécutif (6 points) n’avait été aussi important depuis janvier 2018.
Ce nouveau regain de la popularité du Premier ministre, après les +7 points observés dans l’enquête d’avril, semble reposer sur une amélioration de son image auprès des Français, particulièrement notable si l’on considère sa proximité avec les préoccupations des Français (39%, +5 points en un mois, + 9 point sur deux mois) et la confiance qu’il leur inspire (43%, +4 points, +7 depuis mars).
Enfin, ses différentes interventions, que ce soit à la télévision ou devant les parlementaires lors de la présentation du plan de déconfinement (un événement évoqué par plus de trois Français sur quatre) a pu améliorer son image d’homme de dialogue comme l’estiment 48% des personnes interrogées (+3 points).
Le COVID-19 au cœur des conversations alors que les détails de l’organisation du déconfinement attirent à quelques jours de son lancement particulièrement l’attention des Français
Sans surprise, le coronavirus reste omniprésent dans la vie des Français et dans leurs discussions (plus de huit Français sur dix ont discuté d’un de ses aspects) bien que la perspective de sortie de crise, et son organisation, concentre l’attention des personnes interrogées : 87% ont abordé l’organisation du déconfinement (vs 82% pour la propagation de l’épidémie, -10 points par rapport à avril) et trois quarts ont évoqué les discours de l’Exécutif détaillant les modalités de cette organisation (76% pour celui d’Edouard Philippe et 71% pour celui d’Emmanuel Macron.). Ces sujets relèguent quelque peu les conséquences directes de la crise sanitaire à savoir la surmortalité dans le Ephad (67%) et le bilan humain plus globalement (62%). Relevons enfin dans le contexte des effets de la crise du Covid-19 sur l’économie que l’augmentation du nombre de chômeurs en mars a été citée par 45% de Français.