La vague de janvier du tableau de bord politique Ifop et Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, marquée par le net reflux de l’approbation de l’action de François Hollande, livre les enseignements suivants.
L’effet post-attentats de novembre 2015 s’estompe pour François Hollande. 36% des Français déclarent en effet approuver l’action du Président de la République, ce qui représente une baisse de 14 points par rapport à décembre, consécutive à une hausse de 22 points entre novembre et décembre. Au total, le chef de l’Etat aura tout de même gagné 8 points entre novembre et janvier, après avoir été confronté aux événements de Saint-Denis et de Paris et avoir dû gérer la crise post-attentats. La baisse observée ce mois-ci a en tout cas peu d’effet sur les traits d’image qui lui sont associés. Sa politique de défense des intérêts de la France à l’étranger est toujours mise à son crédit par une majorité de personnes interrogées (62%, stable), au contraire de sa politique économique (26%, stable).
La cote d’approbation de Manuel Valls semble en revanche avoir été peu affectée par les événements de novembre. 48% des Français approuvent tout à fait ou plutôt l’action du Premier ministre, soit une baisse de 2 points par rapport à décembre (mais toujours une hausse d’un point par rapport à novembre). Son activité pour défendre la déchéance de nationalité pourrait avoir toutefois provoqué un frémissement des opinions sur la politique qu’il conduit. Sa cote d’approbation auprès des sympathisants de droite est en effet en hausse (40%, +2), tandis qu’elle est en baisse auprès des sympathisants de gauche (60%, -3). Les voix dissonantes entendues au sein du gouvernement, et à gauche plus globalement, semblent également avoir eu un impact sur la manière dont est perçu son leadership sur la majorité gouvernementale. 53% des Français jugent qu’il dirige bien l’action de son gouvernement, un taux en baisse de 4 points.
Après une séquence somme toute favorable à la majorité au pouvoir, l’opposition est logiquement confrontée à des difficultés. Les Français sont toujours aussi sceptiques, si ce n’est plus, sur ses capacités à faire mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir. 19% des personnes interrogées jugent ainsi qu’une majorité issue des Républicains constitueraient une alternative crédible au gouvernement actuel (stable par rapport à décembre), contre seulement 14% s’agissant d’une majorité issue des rangs du Front National (-5). 55% considéreraient même que l’opposition incarnée par le Front National ferait moins bien (+2).
Trois sujets de conversation moroses dominent les conversations des Français : les commémorations en l’honneur des victimes des attentats de janvier 2015 (70% de citations) et les décès du comédien Michel Galabru (70%) et du chanteur Michel Delpech (69%). La menace terroriste ne semble pas d’ailleurs s’être échappée de la tête des personnes interrogées : 65% d’entre elles ont évoqué l’attaque avortée d’un commissariat de Paris par un homme se revendiquant de Daesh, tandis que 63% ont évoqué le débat autour de la déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour actes de terrorisme. Dans ce contexte, la baisse du chômage en novembre est passée relativement inaperçue (24%), n’étant manifestement pas interprétée par l’opinion comme un véritable signe de reprise économique.
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