Cette nouvelle vague du tableau de bord des personnalités Paris Match – Ifop permet de dégager au moins trois enseignements :
– Réalisée à la veille du remaniement ministériel, la dernière enquête Ifop pour Paris-Match révèle un large mouvement à la baisse de la cote d’opinion des personnalités politiques testées, à droite mais aussi à gauche. Ce sondage peut être également analysé à l’aune de la composition de la nouvelle équipe gouvernementale. Ainsi, observe-t-on de manière flagrante que le critère de la popularité n’a que faiblement été pris en compte dans la construction du nouveau gouvernement : les trois ministres les plus populaires dans notre classement – Rama Yade, Jean-Louis Borloo et Bernard Kouchner – n’ont pas été reconduits à leur poste par le couple exécutif alors que des ministres pâtissant de reculs spectaculaires (Roselyne Bachelot, Eric Besson ou MAM) y demeurent. L’adéquation entre progression de la bonne opinion et maintien dans l’équipe gouvernementale ne concerne en fait que de rares personnalités de la majorité : François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire.
– A gauche, à la stabilité à un haut niveau de la popularité de Dominique Strauss-Kahn s’opposent les nets reculs enregistrés par Bertrand Delanoë, Laurent Fabius, Ségolène Royal et Martine Aubry. S’agissant de la Première secrétaire du PS, la baisse provient toutefois davantage des sympathisants de droite (-17 points) que de gauche (-5 points). Néanmoins, la gauche peine à enraciner sa capacité à incarner l’alternance : le souhait, certes majoritaire, de la voir gagner la prochaine présidentielle est inférieur de 5 points à ce qu’il était en septembre en plein mouvement social.
– S’agissant des duels de préférence, le président Nicolas Sarkozy est battu dans les trois configurations l’opposant à différentes personnalités de droite. Dans le premier duel, l’opposition entre les deux têtes de l’exécutif tourne à l’avantage de François Fillon : l’écart entre Nicolas Sarkozy (21%) et son Premier Ministre (71%) est très net et s’accroît, notamment auprès des sympathisants UMP : 54% soutiennent le chef du gouvernement, 46% soutiennent le chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy perd aussi son duel face à Jean-François Copé : 55% des Français préfèrent celui qui est pressenti pour être le futur patron de l’UMP, 34% préfèrent Nicolas Sarkozy. Chez les sympathisants UMP, Jean-François Copé est cependant très nettement devancé par Nicolas Sarkozy (32% contre 67%). De même, si Dominique de Villepin l’emporte face à Nicolas Sarkozy (avec 56% de soutien contre 36% au président), les sympathisants UMP rejettent massivement l’ancien Premier ministre : ce dernier ne recueille que 16% des voix auprès de ce segment de la population (contre 81% pour Nicolas Sarkozy).
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