Le déclenchement dans le courant du mois de mars du confinement du pays face à l’épidémie du COVID-19 conduit, dans un contexte de forte inquiétude de l’opinion, à une vague exceptionnelle d’adhésion des Français aux principales figures du personnel politique, quasiment sans exception. En effet, sur 50 personnalités testées dans le Tableau de Bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, 45 bénéficient d’une progression de leur popularité, 3 restent stables (M. Aubry, F. Hollande et S. Royal) tandis que 2 pâtissent d’une baisse.
Ce regain de popularité profite en premier lieu aux deux têtes de l’exécutif : Emmanuel Macron, qui gagne 11 points de bonnes opinions par rapport à mars dernier (46%) et Edouard Philippe, qui gagne lui 10 points (51%) et se positionne comme la deuxième personnalité préférée des Français, derrière Nicolas Hulot (71%, -2 points).
Dans le sillage du couple exécutif, les principaux ministres du gouvernement bénéficient de cet effet « ralliement autour du drapeau », c’est-à-dire de soutien populaire en période de crise aiguë. Ce phénomène touche en effet les ministres dont l’action et les prises de parole récentes ont été liées à la gestion de l’épidémie : en première ligne pour gérer les conséquences économiques du confinement, Bruno Le Maire voit progresser de 9 points les bonnes opinions des Français à son égard et se place dans le quintette des personnalités politiques préférées des Français. Il en va de même pour Jean-Michel Blanquer (+10 points, 40%), Gérald Darmanin (+11, 37%) ou Christophe Castaner (+10, 36%). Notons à l’inverse que la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye émerge en dernière position du classement (20%, à égalité avec Fabien Roussel, +12 points de mauvaises opinions).
Surtout, cette vague voit la notoriété et la popularité du ministre de la Santé atteindre des sommets. En effet, Olivier Véran progresse à la fois de 37 points de notoriété et de 35 points de bonnes opinions (52%) en un seul mois. Seul Jean-Marc Ayrault avait fait mieux dans l’Histoire de ce baromètre lors de sa nomination à Matignon (+37% en juin 2012). Cette spectaculaire percée contraste particulièrement avec sa prédécesseure Agnès Buzyn : seuls 21% des Français (contre 44%) déclarent la préférer à Olivier Véran. Dans le même temps, les mauvaises opinions à l’égard de la candidate LREM à la Mairie de Paris bondissent de 13 points.
La situation des principales personnalités d’opposition se caractérise par sa diversité quand bien même demeure ce contexte haussier. Opposés en duel au chef de l’Etat, ses prédécesseurs “tiennent le choc » : 37% des Français préfèrent François Hollande à Emmanuel Macron (44%) tandis que celui-ci et Nicolas Sarkozy font jeu égal (39% contre 40%). L’ancien chef de l’Etat, et c’est notable, est d’ailleurs l’une des rares personnalités à perdre en sympathie auprès des Français dans le classement général (-3 points, soit 45% de bonnes opinions)
Les autres figures nationales de l’opposition progressent, à l’image de Marine Le Pen (32%, +4 points), Jean-Luc Mélenchon (40%, +5 points) et surtout Olivier Faure (31%, +13 points). Toutefois, les hausses les plus notables émanent d’élus locaux dont les actions et déclarations ont été positivement mémorisées par les Français : Valérie Pécresse (45%, +11 points), Christian Estrosi (37%, +11 points) ou Hervé Morin (36%, +10 points).