Alors que les tractations continuent pour déterminer qui sera le locataire de Matignon, Emmanuel Macron a affirmé ce mardi déjà connaitre l’identité de la personne à la tête du gouvernement. Si le fait que cette personne soit une femme a été largement évoqué, qu’elle puisse être une personnalité placée à gauche de l’échiquier politique a également été mentionné.
A ce propos, les Français se révèlent très partagés : 49% d’entre eux souhaitent que le(la) prochain(e) Premier(e) ministre soit de gauche. Si ce partage semble quasiment parfaitement égal au premier abord, de fortes disparités apparaissent. Ainsi, seulement un tier des plus aisés souhaitent que cela soit le cas, contre 59% des plus pauvres. Les plus jeunes aussi sont plus enclins à vouloir que le successeur de Jean Castex soit de gauche (à 64% chez les 18-24 ans) que les plus âgés (42% des plus de 65 ans).
Si, fort logiquement, les personnes se sentant proches de partis de gauche veulent un chef de gouvernement allant de pair (92%), des éléments tout à fait significatifs apparaissent dans cette étude. Les proches de La France Insoumise le veulent à 95%, ceux du PS à 96% mais « seulement » 83% pour les partisans d’Europe Écologie les Verts. Les proches du parti d’Emmanuel Macron sont aussi un tiers à vouloir un(e) premier(e) ministre de gauche, signe d’un besoin de politiques sociales plus fortes d’une partie de ses soutiens. A droite aussi, des divisions ressortent : si 7% des Républicains (adversaire historique de la gauche de gouvernement) le veulent, 9% des proches de Reconquête le souhaitent, et 25% de ceux du Rassemblement national l’expriment. La différence importante entre les deux partis d’extrême droite est due à la structure même de leurs électorats et à leur corpus idéologique : si le parti d’Éric Zemmour correspond à une droite nationaliste et plutôt aisée, celui de Marine Le Pen rassemble massivement les strates dites « populaires », les moins dotées en capitaux économiques. Ainsi, les premiers nommés s’opposent massivement à la gauche, qui seraient vecteurs d’aides aux plus modestes, alors que les seconds sont massivement ces plus modestes.