Comme dans l’entre-deux-tours de la campagne de 2017, mais cette fois-ci avec encore plus d’insistance, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de nommer une femme au poste de « Première ministre », un événement inédit depuis le choix d’Edith Cresson par François Mitterrand, en 1991. Il serait temps, étant donné que face à cette question, les trois des quarts des Français (74%) affirment souhaiter que le président réélu nomme une femme Première ministre.
Plus précisément, ce souhait est exprimé par 76% des femmes, contre 72% des hommes, et 77% des plus jeunes (les 18-24 ans), contre 75% des plus âgés (les 65 ans et plus). Plus encore, en croisant les variables du sexe et de l’âge, on observe que les femmes de moins de 35 ans sont les plus nombreuses à souhaiter l’avènement d’une Première ministre : 86%, contre 74% chez leurs aînés hommes et femmes, et surtout contre 66% chez les hommes de moins de 35 ans – qui apparaissent donc comme les plus rétifs (mais toujours majoritairement favorables) à l’arrivée d’une femme à Matignon.
Au regard de la proximité politique, les sympathisants de gauche – à l’exception notable des partisans de La France Insoumise (qui souhaitent, plus qu’une femme, voir Jean-Luc Mélenchon « élu » Premier ministre à l’issue des élections législatives), apparaissent comme les plus en demande d’un renouvellement de la fonction par le genre : c’est le cas de 87% des sympathisants du Parti socialiste et de 85% de ceux d’Europe Écologie Les Verts. Si les proches de La République en Marche « valident » également très largement l’orientation suggérée par Emmanuel Macron (83%), la droite semble un peu moins enthousiaste à cette idée. Parmi les sympathisants des Républicains, 73% souhaitent la nomination d’une femme comme Première ministre, 70% chez les proches du Rassemblement national… et 64% chez les partisans de Reconquête.