A l’occasion de la cérémonie du souvenir en mémoire des déportés et des victimes de la Shoah, l’IFOP a réalisé pour le Journal du Dimanche et l’Union des étudiants juifs de France une grande enquête auprès des jeunes Français âgés de 15 à 24 ans. Cette étude vise notamment à mieux appréhender le niveau de connaissance des jeunes Français à l’égard des principaux génocides du XXe siècle ainsi que la perception et les représentations associées à la Shoah. En voici les principaux enseignements.
- La Shoah est bien identifiée au sein de la jeunesse française avec 86% des moins de 25 ans qui déclarent en avoir entendu parler. La Shoah (86%) est mieux identifiée que le génocide des Arméniens (71%) ou des Tutsis (49%).
- En dépit d’une connaissance qui demeure perfectible (un jeune sur deux estime que le génocide a fait moins de 5 millions de victimes), l’école joue plutôt bien son rôle est le premier vecteur d’informations.
- Les attitudes révisionnistes ou négationnistes sont très minoritaires au sein de la jeunesse française : 80% estiment que la Shoah est un crime monstrueux contre 10% un drame parmi d’autres de la guerre, 3% une exagération et 1% une invention
- La jeunesse française est également attachée au devoir de mémoire : 89% des sondés estiment qu’il est important d’enseigner la Shoah aux jeunes générations afin d’éviter que cela ne reproduise
- Si les attitudes révisionnistes sont minoritaires, les enjeux de concurrence des mémoires sont présents parmi les jeunes. 33% des sondés estiment ainsi que la commémoration de la Shoah empêche l’expression d’autres drames de l’histoire.
- Dans les faits, un jeune sur cinq indique d’ailleurs avoir déjà assisté à la remise en cause par un ou plusieurs élèves de certains aspects du génocide. Une proportion qui monte à 30% parmi ceux qui vivent dans des banlieues populaires.