A l’occasion de la cérémonie du souvenir en mémoire des déportés et des victimes de la Shoah, l’IFOP a réalisé pour le Journal du Dimanche et l’Union des étudiants juifs de France une grande enquête auprès des jeunes Français âgés de 15 à 24 ans. Cette étude vise notamment à mieux appréhender le niveau de connaissance des jeunes Français à l’égard des principaux génocides du XXe siècle ainsi que la perception et les représentations associées à la Shoah. En voici les principaux enseignements :
87% des 15-24 ans indiquent connaitre le génocide des juifs. Il s’agit d’une proportion comparable à celle mesurée en 2018 auprès de l’ensemble de la population française (90%). Les deux autres grands génocides du XXe siècle sont en revanche un peu moins connus : 72% des jeunes indiquent connaitre le génocides des Arméniens. Le génocide rwandais n’est connu que par un jeune sur deux (51%).
Dans le détail, différents aspects du génocide des juifs sont bien identifiés : les chambres à gaz (95%), le camp d’Auschwitz (92%) ou encore la rafle du Vél’ d’Hiv (68%), même si plus d’un jeune sur deux ne parvient pas à citer le nombre exact du victimes du génocide.
Les attitudes révisionnistes et négationnistes sont ultra-minoritaires au sein de la jeunesse française : seulement 4% des 15-24 ans considèrent que la Shoah est une exagération (2%) ou une invention (2%). A l’inverse, 80% des sondés estiment qu’il s’agit d’un crime monstrueux. Par ailleurs, 93% des 15-24 ans s’accordent pour dire qu’il est important d’enseigner la Shoah aux jeunes générations afin d’éviter que cela ne se reproduise.
Relevons enfin que si les sondés s’accordent largement pour condamner le génocide, ils sont toutefois 42% à estimer que la Shoah est trop abordée dans les programmes scolaires au détriment d’autres aspects historiques tels que la guerre d’Algérie ou la traite négrière. Se pose ainsi l’enjeu de la « concurrence victimaire », un sondé sur cinq indiquant par ailleurs avoir observé en classe l’expression de critiques par des élèves concernant la place trop importante de l’enseignement de la Shoah par rapport à d’autres aspects historiques.
Pour poursuivre la lecture :