De Thomas More à Le Corbusier, la quête de la ville idéale a toujours été au cœur des préoccupations des philosophes, des architectes et des urbanistes. Confrontées à une importante croissance démographique, les grandes agglomérations françaises cristallisent quelques-uns des grands défis posés à la société française : urgence environnementale, cohésion sociale, cherté des logements ou encore lutte contre l’insécurité. A l’occasion des élections municipales, le « fait urbain » se retrouve au cœur des débats. Novaxia a missionné l’IFOP pour réaliser une grande enquête portant sur le regard des habitants sur la ville rêvée, en voici les principaux enseignements.
Haut niveau de satisfaction et attachement : les habitants des grandes agglomérations aiment leur ville
87% des habitants d’agglomérations de plus de 100 000 habitants sont satisfaits de vivre dans leur ville actuelle et près d’un tiers en sont même très satisfaits (32%). Le niveau de satisfaction est plus marqué chez les habitants des banlieues aisées (44% de « très satisfait ») et chez ceux qui résident dans les agglomérations de 100 000 à 199 000 habitants (40%). A l’inverse, les sondés résidant dans les banlieues modestes (22%) et dans l’agglomération parisienne (26%) se montrent moins positifs.
Logement et qualité de vie : les principales motivations à la mobilité
Un quart des habitants d’agglomérations de plus de 100 000 habitants expliquent être venus habiter dans leur ville afin de bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Cette raison d’installation devance ainsi les motivations professionnelles (22%) et familiales (11%).
Plus d’un sondé sur deux indique envisager de quitter la ville dans laquelle il réside actuellement (52%) et 1 sur 10 souhaite le faire à court terme, c’est-à-dire dans moins d’un an (10%). Assez logiquement, l’inclination au départ décroit de manière linéaire avec l’âge du répondant allant ainsi de 83% chez les 18-24 ans à 22% chez les plus de 65 ans. Les mobilités géographiques sont aussi davantage envisagées par les cadres et professions intellectuelles supérieures (62%), les habitants des banlieues modestes (60%) et ceux qui résident dans l’agglomération parisienne (58%). L’analyse des motivations au départ met à jour la prégnance de la problématique du logement dans les grandes agglomérations. La recherche d’un meilleur logement a été citée par 3 répondants sur 10 comme étant la raison principale à ce projet, devant la quête d’une meilleure qualité de vie (21%) ou la recherche d’opportunités professionnelles.
La ville rêvée, une ville éco-responsable qui répond à l’aspiration des urbains à plus de nature
La question environnementale émerge comme une des principales préoccupations des sondés. 3 habitants sur 10 estiment que l’évolution de leur ville sera un succès si la qualité de l’air a été améliorée (15% en premier, 30% au total). Ils sont aussi un quart à évoquer la multiplication des espaces verts (25%).
La ville idéale, une ville qui répond à la problématique de l’insécurité
Invités à imaginer leur ville à un horizon de trente ans, les habitants des grandes agglomérations sont près d’un quart à conditionner son évolution positive à une amélioration de la sécurité (23% en premier et 38% au total). Assez logiquement, cette préoccupation apparait comme étant encore plus prégnante au sein des banlieues modestes : un tiers des habitants qui résident dans ces quartiers citent en premier cette thématique.
Le logement, au cœur des attentes des urbains
Alors que le prix de l’immobilier a significativement augmenté dans plusieurs métropoles françaises en 2019, la question du logement apparait comme étant particulièrement prégnante. Rappelons qu’il s’agit d’une des dimensions qui est jugée parmi les plus insatisfaisantes et qui constitue une des principales motivations au départ dans une autre ville. Assez logiquement donc, cet enjeu apparait comme à prendre en compte de façon prioritaire pour bâtir une ville rêvée. Il s’agit du 2e élément cité par les pouvoirs publics (26%).
écrit par Frédéric Dabi