A l’occasion du salon des Maires & Collectivités locales de la Lozère qui se déroule le 14 septembre 2023, Ifop a mené une enquête auprès de plus de 500 Lozériens et Lozériennes afin de connaitre leur regard sur la santé. Ils ont été amenés à se prononcer sur la politique nationale et départementale de santé, le rapport personnel qu’ils ont à la santé, ainsi que sur leur connaissance de différents dispositifs.
En ce qui concerne la confiance qu’ils accordent au système de santé français, les habitants du département se montrent très positifs. 80% d’entre eux affirment avoir confiance dans le système, à un niveau supérieur à celui de l’ensemble des Français (75%). 27% affirment même avoir « tout à fait confiance » dans le système.
Toutefois, si le système de santé crée une grande confiance, sa dégradation est également mise en avant par les personnes interrogées. Ainsi, 65% estiment qu’il s’est dégradé au cours des derniers années en Lozère (notons que 18% perçoivent une amélioration). Les Lozériens se montrent aussi plus pessimistes concernant le système de santé global en France : 69% considèrent qu’il se dégrade (à un niveau moindre que l’ensemble des Français, 74%).
En interrogeant les Lozériens sur leur satisfaction à l’égard du système de santé dans leur département, ceux-ci se montrent très partagés, une petite majorité seulement (54%) le jugeant satisfaisant. Mais de fortes disparités apparaissent à l’aune des données de cette enquête. Ainsi, les plus jeunes affichent un haut niveau de satisfaction (74% des 18-24 ans), ainsi que les plus vieux (70% des 65 ans et plus), ce qui correspond à ceux qui le plus souvent ne gèrent que leur santé personnelle. A contrario, les 25-34 ans (47%) et encore plus les 35-49 ans (33%) se trouvent en minorité à être satisfaits : ils prennent en charge, en plus de la leur, la santé d’autres individus (leurs parents ou leurs enfants). Les habitants des communes rurales se révèlent moins satisfaits que ceux vivant dans les plus grandes unités urbaines (52% contre 62%), conséquence de la moindre présence de médecins et de services médicaux dans les campagnes. Enfin, logiquement, ceux qui ne disposent pas de médecin traitant s’affirment bien moins satisfaits (39%).
Si certains points précis apportent une large satisfaction pour les habitants, d’autres remportent nettement moins l’adhésion des Lozériens. L’accès aux services de secours (82%), l’accès aux examens médicaux (75%) ou bien encore l’accès aux soins à domicile (75% également) suscitent une satisfaction massive, alors que l’accès à des médecins spécialistes (34%) et aux soins dentaires (45%) remportent bien moins d’adhésion. C’est le symptôme des disparités des soins : si une dégradation globale est perçue comme les données de cette enquête l’indiquent, certains secteurs apparaissent bien plus à la traine que d’autres.
11% des Lozériens certifient ne pas avoir accès à un médecin traitant, un étiage similaire à l’ensemble des Français comme l’a montré un rapport du Sénat. Département où la diminution des médecins généralistes se fait voir, la dynamique ne va pas aller vers une amélioration dans les prochaines années.
Les personnes interrogées signalement massivement à avoir dû renoncer à des soins médicaux pour des raisons liées aux délais d’attente, de l’éloignement géographique, ou bien à cause du coût.
Ainsi, près de la moitié des Lozériens ont déjà renoncé à des soins chez un médecin généraliste (48%). La raison principale se révèle celle des délais insuffisamment rapides (42%, contre 51% chez l’ensemble des Français), loin devant l’éloignement (20%) et le coût (10%).
54% ont déjà renoncé à des soins chez un médecin spécialiste. Encore une fois, le facteur le plus souvent incriminé concerne les délais (48%, dont 40% plusieurs fois), devant l’éloignement (35%) et le coût de la consultation (16%).
Enfin, Les Lozériens renoncent aussi fréquemment à des examens médicaux : 42% y ont déjà été contraints (35% à cause des délais d’attente, 27% de l’éloignement, 8% du coût).
Le facteur d’attente pour obtenir un rendez-vous ressort donc comme le principal motif de renonciation aux soins, même si l’éloignement des soignants demeure très présent, notamment pour les consultations avec des spécialistes et les examens. Si la raison du coût économique est présente, elle demeure en mineure.
Si les Lozériens en arrivent à renoncer à des soins et qu’ils ne saluent pas la qualité du système de santé dans leur département, ils se montrent pour autant très satisfaits de leurs consultations. Ainsi, 93% le sont par les consultations avec des soignants, 91% avec des médecins généralistes et 84% avec les médecins spécialistes. Signe que si des difficultés se font jour, la qualité des échanges et du suivi avec les soignants semblent réjouir les patients.
Face à ces nombreuses difficultés, des dispositifs de santé subsidiaires existent pour combler – du moins en partie – les manques. Un des plus importants, largement mis en avant depuis la crise du Covid-19, est celui de la téléconsultation. Pour autant, cette pratique n’attire que peu les Lozériens : seulement 14% d’entre eux y ont déjà eu recours, dont 6% une seule fois. En outre, de fortes disparités apparaissent dans le profil de celles et ceux sollicitant à ce système. Les plus jeunes utilisent bien plus ce service que les séniors (24% contre 7%), symptôme de la fracture numérique générationnelle qui existe. Les nouveaux arrivants, certainement car ils ne connaissent pas de médecin ou bien qu’ils ne sont pas pris car les praticiens sont surchargés, y font également plus appel que la moyenne (22%).
Peu plébiscité dans l’usage, la téléconsultation pâtit avant tout d’une mauvaise image : 79% considèrent qu’elle n’atteint pas le même niveau d’efficacité qu’une consultation physique. Un étiage similaire à l’ensemble des Français (80%).
Si les autres dispositifs de santé sont globalement assez connus, leur niveau de notoriété varie très fortement. Alors qu’une large majorité des Lozériens connait l’existence des aides à domicile (86%) et des maisons de santé (85%), celle des recours à des moyens de transports exceptionnels (60%), des systèmes de garde médicale (51%) ou bien des permanences de soin notamment (48%) demeurent plus confidentielles.
En revanche, les Lozériens se révèlent bien – voire très bien – informés sur les différents aspects de la prise en charge médicale. 89% affirment bien connaitre les différents numéros d’urgence, 79% le temps d’accès aux services d’urgence les plus proches, 74% le temps d’accès aux soins, 61% la prise en charge par les urgences faute de disponibilité d’un médecin généraliste.