Alors que l’exécutif se trouve bousculé par la séquence autour de la réforme des retraites, marquée par des grondes sociales et l’utilisation du 49.3 pour faire passer le texte, une alliance avec Les Républicains s’avère stratégique pour Emmanuel Macron et son gouvernement, afin notamment de préparer l’« après réforme des retraites ».
Dans l’opinion, la formation d’une coalition entre LR et Renaissance (avec ses alliés) apparait majoritairement rejetée : 67°% se déclarent en effet défavorables à une alliance à l’Assemblée nationale entre les députés Les Républicains et la majorité relative parlementaire obtenue par Emmanuel Macron, un chiffre en hausse de 7 points par rapport à octobre 2022.
Inquiétés par la fragilité parlementaire, les sympathisants Renaissance (85%) se révèlent massivement enclins à soutenir cette coalition, à l’inverse des oppositions politiques : seulement 17% des proches de la France insoumise et 16% du Rassemblement national se déclarent favorables à une alliance entre LR et la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale. Fait notable, les partisans Les Républicains – principalement concernés par le sujet – apparaissent nettement moins soutenir cette coalition aujourd’hui (48%) qu’en octobre 2022 (63%, soit un écart de 15 points !) : évolution montrant combien la séquence des retraites crispe l’opinion même parmi Les Républicains, traditionnellement plutôt favorables à Emmanuel Macron, et reflète la fragmentation du groupe LR à l’Assemblée.
Outre les facteurs politiques, bien que toutes les catégories de la population apparaissent défavorables à cette alliance, des différences – s’expliquant par des marqueurs typiques de l’électorat marconiste – se trouvent constatées. On observe en effet que les CSP + (37% chez les catégories aisées, et 40% chez les classes moyennes supérieures) se révèlent plus enthousiastes vis-à-vis de cette coalition que les catégories pauvres (28%), au même titre que les Franciliens (50% contre 21% dans les communes rurales).