La réforme des retraites, prévue en début 2023, va-t-elle faire trembler le pays et engendrer un conflit social majeur ? C’est en tout cas une probabilité envisagée par des syndicats français, qui se disent « prêts » à des grèves et manifestations, si l’exécutif maintient son projet de reporter à 64 ou à 65 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension.
Les opinions publiques semblent elles aussi envisager cette « bataille sociale » : une majorité de Français (78%) considèrent en effet qu’un conflit social de grande ampleur lié aux retraites ou au pouvoir d’achat aura lieu au premier trimestre de 2023.
Derrière ce chiffre massue, un clivage générationnel émerge : 63% des jeunes âgés de 18 à 25 ans envisagent en effet la naissance de ce conflit social début 2023, contre 78% pour les 65 ans et plus (soit un écart de 15 points) ! Nous constatons également un léger écart sur des critères de sexe : 76% des hommes considèrent que ce conflit social va avoir lieu contre 80% des femmes.
D’autre part, la réforme des retraites et le pouvoir d’achat touchant tout l’Hexagone, aucune différence géographique n’est constatée : si 79% des Franciliens considèrent qu’un conflit social lié aux retraites et au pouvoir d’achat aura lieu en 2023, une proportion similaire est enregistrée en province (78%).
Outre les caractéristiques sociodémographiques, des écarts significatifs apparaissent en fonction de la proximité politique des répondants. Les sympathisants de la France Insoumise (83%) et du Rassemblement national (94%) apparaissent davantage considérer qu’un mouvement social de grande ampleur lié aux retraites ou au pouvoir d’achat aura lieu début 2023 que les sympathisants Renaissance-ex LREM (61%), reflétant ainsi les clivages de perception entre la majorité présidentielle et les oppositions.