Ce lundi 20 mars, la motion de censure transpartisane initiée par le centriste Charles de Courson a été rejetée à 9 voix près : elle n’a ainsi ni fait tomber le gouvernement, ni permis de rejeter la réforme des retraites. Mais malgré l’adoption du texte, la gronde sociale continue dans la rue, avec de nouvelles mobilisations prévues partout en France pour faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites.
Dans l’opinion, bien que majoritairement hostiles à la réforme des retraites (68% lors de la dernière mesure Ifop pour le JDD), les Français apparaissent pessimistes quant à son retrait : seulement 21% d’entre eux estiment qu’Emmanuel Macron et son gouvernement, face aux mouvements sociaux, finiront par abandonner la réforme des retraites.
Dans le détail, bien qu’aucune strate de la population ne considère majoritairement que l’exécutif cèdera face à la rue, l’étude met en exergue des différences au regard de l’âge de la personne interrogée : 41% des jeunes âgés de 18 à 24 ans estiment que le gouvernement abandonnera la réforme des retraites face aux mouvements sociaux (une sur-représentation de 20 points par rapport à la moyenne) contre seulement 13% des séniors. En outre, des écarts émergent en fonction du revenu : les catégories pauvres (31%) considérant davantage que l’exécutif reculera face à la gronde sociale que les Français les plus aisés (22%).
En s’intéressant aux proximités partisanes, bien que minoritaires, les sympathisants des gauches (32% parmi LFI, 26% chez le PS et 27% auprès d’EELV) estiment davantage que l’exécutif finira par abandonner la réforme des retraites face aux différents mouvements sociaux que les proches du Rassemblement national (18%) : ils sont suivis – loin derrière – par les partisans des Républicains (9%) et de Renaissance (8%).