La question des moyens et de l’efficacité des services publics s’invitant régulièrement dans l’actualité politique et médiatique, l’Ifop pour TF1 a mené une enquête qui interroge les Français sur leur satisfaction et leurs attentes à leur égard mais également sur la question de leur financement.
S’agissant de la satisfaction, les Français donnent à voir un rapport ambivalent aux services publics. En effet, le taux de satisfaction globale s’avère plutôt partagé avec 49% de personnes satisfaites contre 51% exprimant un avis contraire. Dans le détail, bien que le professionnalisme des agents soit reconnu par les Français (71% sont satisfaits de leur courtoisie et 65% de leurs qualités professionnelles), le respect des délais apparaît comme le « point noir » des services publics avec 43% de satisfactions, soit le taux le plus bas derrière la qualité de la réponse à la demande et le suivi du dossier (59%) ou encore le traitement de la demande (58%), dimension qui recueille pourtant une satisfaction majoritaire.
Concernant la répartition et l’utilisation de l’argent par les services publics, les Français se montrent plus réservés et des disparités de perception apparaissent selon qu’on les interroge sur tel ou tel service de l’état. Le sentiment que les impôts, nerf de la guerre quand il s’agit de services publics, sont bien utilisés n’est partagé que par une minorité de personnes (entre 32% et 33%).
Mais derrière cette vue du haut se cachent des jugements très différents selon les secteurs. Ainsi, alors que 59% des Français pensent que l’argent public est bien utilisé par l’armée, les services publics les plus à la traine recueillent quant à eux des taux bien plus bas : 32% de citations pour le logement social et France Travail, 29% pour l’hôpital.
Ces différences de perception se font également sentir quand on se penche sur la question des échelles territoriales. Bénéficiant d’un crédit de confiance majoritaire, les mairies apparaissent comme l’échelon le plus apte à gérer au mieux l’argent des impôts (36% de citations), loin devant les départements (10%) et les régions (8%). Et ce qui est frappant, c’est de constater que l’Etat arrive en dernière position avec « seulement » 8% de citations alors qu’il s’agit du principal gestionnaire de services publics.
Par ailleurs, ce qui compte surtout ici c’est la part de Français (38%) à ne choisir aucun de ces acteurs.
Une fois ce constat posé, il est intéressant d’étudier les solutions que les Français mettraient en place. Logiquement, il s’agirait pour eux d’investir de manière importante dans les hôpitaux (perçus comme les plus en difficulté) : sur un budget de 1 000€, la part allouée à la fonction hospitalière par les personnes interrogées est la plus importante (environ 272€). De plus, l’école et le pôle police/justice bénéficieraient respectivement d’environ 163€ et 185€ sur une enveloppe de 1 000€, soit des attentes bien supérieures à l’utilisation effective des impôts par l’Etat concernant ces politiques publiques.
Quant aux mesures proposées pour renforcer les services publics, il serait davantage question pour les Français de travailler sur la répartition de la charge des impôts (75% se déclarent prêts à la création d’une taxe sur les plus hauts revenus pour financer les services publics) et l’organisation des services publics (45% de citations pour le transfert d’une partie des services vers le privé et 43% pour une baisse du volume des prestations sociales) que d’augmenter l’impôt sur le revenu (29% de citations).
L’opinion à l’égard des Français fait ainsi écho à un problème régulièrement mis à l’agenda politico-médiatique : il s’agit moins d’un problème de moyen que de répartition et priorisation.