Deux mois et demi après la fin des Jeux Paralympiques, l’Ifop pour le magazine Ombres & Lumière a interrogé les Français sur leur regard sur les personnes en situation de handicap.
On constate tout d’abord que tous les handicaps ne provoquent pas la même réaction auprès des Français. 58% de la population déclare en effet être à l’aise avec le handicap sensoriel, c’est-à-dire vis-à-vis des personnes aveugles, sourdes, muettes, et 53% déclarent être à l’aise avec le handicap moteur, c’est-à-dire avec des personnes ayant des atteintes totales ou partielles à leur motricité. Les Français sont en revanche plus partagés sur le handicap mental (trisomie 21, autisme et autre déficience intellectuelle…) puisque seuls 42% d’entre eux déclarent être à l’aise avec. Enfin, le handicap psychique (schizophrénie, bipolarité, autres troubles psychiques) est le handicap qui met le plus mal à l’aise les Français : un sondé sur deux (49%) déclare être à mal à l’aise avec le handicap psychique et seuls 28% déclarent être à l’aise avec.
On remarque également que les Jeux Paralympiques n’ont pas profondément modifié le regard des Français sur le handicap. La proportion de Français qui déclare être à l’aise avec les différentes formes de handicap est en effet en baisse par rapport à une étude d’avril 2021. La proportion de Français à l’aise avec le handicap sensoriel perd ainsi 8 points (66% en avril 2021 contre 58% aujourd’hui), le recul est de 5 points (58% contre 53%) sur le handicap moteur, de 4 points sur le handicap mental (46% contre 42%) et de 8 points sur le handicap psychique (36% contre 28%).
Par ailleurs, face à une personne en situation de handicap, les Français déclarent ressentir en premier de l’empathie (39%), contre 11% qui se disent troublés et 10% qui déclarent éprouver une curiosité bienveillante. Les catégories aisées (49%), les catholiques pratiquants (47%) et les sympathisants de gauche (47%) sont les plus empathiques à l’égard des personnes en situation de handicap. Un tiers des Français (33%) déclare ne pas avoir de réaction particulière.
Afin de modifier le regard sur les personnes en situation de handicap, le levier le plus efficace, selon les personnes qui déclarent être mal à l’aise avec au moins un handicap (et qui représentent 56% de la population), est la vraie rencontre (80%) comme côtoyer une personne en situation de handicap à l’école, au travail, dans les loisirs ou dans une association. Une présence plus forte dans les médias des personnes en situation de handicap (56%) est également privilégiée, suivie par les grands évènements comme les Jeux Paralympiques (40%), et le livre témoignage, le film ou le documentaire (25%).
Concernant les Jeux Paralympiques, 85% des Français estiment certes qu’ils ont contribué à mieux faire connaître le handicap et à faire reculer les craintes et les préjugés sur le sujet. Cependant, plus de trois quarts des sondés (77%) pensent également que, malgré l’intérêt qu’ils ont suscité pour la cause des personnes en situation de handicap, cet intérêt est retombé après l’évènement. A noter toutefois que plus d’un Français sur trois (35%) déclare que les Jeux Paralympiques leur ont donné envie de s’engager dans une association ou de participer à des projets avec des personnes en situation de handicap.
Enfin, l’apport des personnes en situation de handicap est jugé positivement par une majorité de Français : 52% d’entre eux déclarent que ces personnes montrent la fragilité qui fait partie de la vie et 42% estiment qu’elles nous recentrent sur l’essentiel. En outre, pour environ un tiers des Français, les personnes en situation de handicap renforcent le sens de la solidarité (35% des sondés mais 46% parmi les sympathisants de gauche et 49% parmi les catholiques pratiquants) et donnent envie de se dépasser (30%).