Compteurs Linky, reconnaissance faciale, Intelligence Artificielle, 5G… : les controverses sur les risques liés au développement de certaines technologies se sont récemment multipliées. Pour la troisième année consécutive, l’Académie des technologies a cherché à comprendre et analyser la perception des Françaises et Français, et son évolution, à l’égard des nouvelles technologies.
Ce baromètre annuel réalisé par l’Ifop montre que les technologies constituent une source croissante d’inquiétude. Les Françaises et Français sont désormais une majorité (56%) à se dire inquiets à ce sujet (+ 15 points par rapport à l’an dernier). Par ailleurs, ils sont nettement moins nombreux qu’il y a une dizaine d’années à reconnaître leur impact positif sur le quotidien : 45% pour la santé (-25 points), 25% pour l’alimentation (-21 points) et 21% pour l’environnement (-28 points). Malgré ces inquiétudes, 61% estiment que le progrès technologique reste synonyme de progrès pour l’humanité et 75% se déclarent majoritairement intéressés par les nouvelles technologies. Le sondage révèle le sentiment d’un fort déficit d’information sur ces sujets. Seulement 33% estiment être suffisamment bien informés, un chiffre inchangé depuis 2001. Plus de trois quarts souhaitent être plus impliqués dans les décisions sur des technologies controversées (77%) et estiment que le gouvernement n’informe pas suffisamment de leurs conséquences (75%). Les résultats mettent également en lumière le nombre limité d’institutions et de personnes suffisamment crédibles pour combler leurs attentes. Ainsi, seuls les scientifiques et les journaux scientifiques ont la confiance d’une majorité de Français et Françaises, loin devant les représentants du gouvernement. Enfin, la France, à l’image de l’Europe, est loin d’apparaître en pointe en matière de recherche scientifique et technologique.
- 56% des Françaises et Français sont inquiets vis à vis des nouvelles technologies (+15 points par rapport à 2019, +18 par rapport à 2018)
- La perception d’un impact positif des technologies décline, particulièrement vis-à-vis de la santé (45%, – 25 points), des loisirs numériques (35%, – 30 points), de l’alimentation (25%, – 21 points) ou de l’environnement (21%, – 28 points).
- 61% associent progrès technologique et progrès pour l’humanité
- 75% sont attirés par les nouvelles technologies
- 59% pensent qu’Internet améliorera la qualité de la vie
- Les produits « comportant une innovation technologique » suscitent une attirance en forte hausse : +16 points par rapport à 2003, 55% de la population.
- La France et l’Europe sont vues comme distancées en matière de recherche scientifique et technologique (seuls 21% citent un pays européen), alors que 61% d’entre eux la jugent importante pour le niveau de la compétitivité de la France (71% pour les partisans de la 5G contre 46% pour les opposants)
- Les compétiteurs technologiques les plus inquiétants sont asiatiques pour les ouvriers (51%), et étasuniens pour les cadres (39%)
- 58% des Françaises et Français estiment être mal informés des sujets technologiques (33% se déclarent bien informés)
- 77% souhaitent être plus impliqués dans les décisions portant sur les technologies controversées
- 75% souhaitent être plus informés par le gouvernement sur les conséquences de la technologie
- Les scientifiques et journalistes spécialisés sont les seuls jugés crédibles pour informer pour plus des deux tiers, contre moins d’un tiers pour les représentants du gouvernement