15 ans après la loi « hôpital patient santé », les déserts médicaux demeurent un casse-tête… Depuis ce lundi 12 juin, les députés examinent une proposition de loi qui vise à trouver un remède au manque de soins, en encadrant l’installation des nouveaux médecins, pour ainsi les inciter à s’engager dans les territoires où la pénurie est forte.
Cette initiative pourrait être soutenue dans l’opinion : une large majorité de Français (74%, dont 27% « tout à fait ») se déclare en effet favorable à restreindre la liberté d’installation des médecins, afin de lutter contre les déserts médicaux.
Toutes les catégories de la population, sans doute conscientes de la pénurie de médecins dans certains territoires, désirent une meilleure régulation de leur installation. Ainsi, ce souhait est largement partagé aussi bien parmi les Français aisés (75% sont favorables à la restriction de la liberté d’installation des nouveaux médecins) qu’auprès des Français pauvres (68%) et modestes (75%). Bien que l’adhésion se trouve majoritaire parmi toutes les tranches d’âge, l’étude révèle que les séniors (81% de favorables chez les 65 ans et plus) – plus fragiles et demandeurs de soins – souhaitent davantage cette restriction de liberté d’installation que les jeunes (66% chez les 18-24 ans). Notons également que des écarts se trouvent constatés en fonction du lieu d’habitation, les Français de « villes isolées » (89%) se révèlent logiquement encore plus favorables à cette mesure que les habitants des « villes-centres » (71%).
En outre, la question de la lutte contre les déserts médicaux semble dépasser les clivages politiques. Les partisans de Renaissance (82%), au même titre que les proches de la France insoumise (85%) et du Rassemblement national (76%), souhaitent en effet restreindre la liberté d’installation des médecins pour pallier le manque de soins dans certains territoires.