Ce jeudi 19 janvier, à l’appel des principales organisations syndicales françaises, se profile un mouvement de grève national, risquant de paralyser l’Hexagone.
Alors qu’une étude Ifop pour le JDD parue dimanche dernier révélait que 51% des Français avaient de la sympathie ou soutenaient ce mouvement de grève, l’Institut a souhaité mesurer concrètement combien de Français envisageaient de prendre part à cette première gronde sociale de l’année, contre la réforme des retraites.
Ainsi, ce sont près d’un tiers des Français (27%) qui déclarent envisager de manifester contre la réforme des retraites ce jeudi 19 janvier. Mais ce chiffre « déclaré » ne correspond bien sûr en rien à l’audience attendue des diverses manifestations en France. En la matière, il s’agit d’examiner la part des Français se déclarant certains d’y participer. Dans ce cadre, près d’un Français sur dix (12%) se dit « certain » d’y participer. Reflétant l’impopularité et le caractère clivant de cette réforme des retraites, ce chiffre, qui concernerait par extrapolation près de six millions de personnes potentiellement manifestantes, doit néanmoins être analysé avec prudence : même les Français se disant « certains » d’y aller ne descendront pas tous dans la rue.
Dans le détail, de fortes différences émergent en fonction du niveau de revenu, seulement 6% des catégories aisées envisagent en effet de façon certaine d’aller manifester contre 14% parmi les catégories modestes et 16% auprès des Français les plus pauvres. Des écarts significatifs émergent également au regard du sexe de la personne interrogée : 17% des hommes se révèlent tout à fait disposés à manifester contre le projet de réforme des retraites, une proportion plus faible parmi les femmes (9%). Par ailleurs, nous constatons d’importants clivages générationnels, puisque 14% des Français âgés de moins de 35 ans déclarent envisager de façon certaine de manifester ce jeudi 19 janvier, contre seulement 3% des 65 ans et plus.
Outre les caractéristiques sociodémographiques, l’étude met en exergue de fortes disparités en fonction la proximité politique des Français. Logiquement, les proches de Renaissance – ex-LREM – apparaissent très largement rejeter cette manifestation (moins d’1% d’entre eux envisagent de façon certaine d’aller manifester contre la réforme des retraites), alors que les oppositions politiques apparaissent beaucoup plus enclines à participer de façon certaine au mouvement du jeudi 19 janvier : 33% parmi les sympathisants de La France insoumise et 18% auprès de ceux du Rassemblement national ! Le risque d’explosion sociale, engendré par un mouvement social massif et durable, se révèle donc sérieux : cette première journée de mobilisation apparait ainsi cruciale et devra être suivie avec attention.