A la sortie de l’été et son cortège de temps libre et de loisirs, à l’heure de la reprise du travail, l’Ifop et l’Humanité Magazine ont interrogé les Français sur leur perception du bonheur et d’un droit qui y serait attaché. Si les Français se déclarent majoritairement heureux, tous ne pensent pas prioritairement à la politique comme moyen d’amélioration du niveau de bonheur de l’ensemble de la population.
L’argent fait-il le bonheur ? Force est de constater au travers de cette étude que les catégories les plus aisées sont davantage disposées à se déclarer heureuses (88%) que les catégories les plus pauvres (59%). De manière plus générale, près des trois quarts des Français se déclarent heureux (72%), dont 9% très heureux. A l’inverse, 28% ne se déclarent pas heureux, dont 6% « pas du tout ». Quatre Français sur cinq (80%) estiment même qu’il devrait exister un « droit au bonheur ». C’est davantage le cas des retraités (84%) et des catégories populaires (82%) que des cadres (69%).
Les acteurs perçus par le plus grand nombre comme pouvant agir sur le bonheur des citoyens sont le monde associatif (77% des Français le pensent) et les élus locaux tels les maires (76%). Viennent ensuite l’Etat (63%) et les entreprises privées (63%) tandis que les célébrités (53%), les syndicats (47%) et les partis politiques (45%) divisent plus.
Parmi les potentielles mesures étatiques perçues comme pouvant permettre d’améliorer le niveau de bonheur des citoyens, « augmenter le salaire minimum » (89%) et « investir davantage dans les services publics » (84%) arrivent en tête. Trois Français sur quatre estiment également qu’un bonheur citoyen accru pourrait résulter d’un abaissement de l’âge de départ à la retraite (76%) et d’un investissement plus important dans les domaines de la culture, du loisir et du sport (74%). Ces mesures sont bien entendu mieux perçues à gauche mais n’en seraient pas moins des vecteurs éventuels de bonheur selon une nette majorité de l’ensemble de la population.
Et si Marine Le Pen est la personnalité politique le plus souvent citée (22%) comme la plus susceptible de défendre un droit au bonheur pour tous les citoyens, cette perception varie bien entendu selon les préférences politiques de chacun. Jean-Luc Mélenchon arrive en deuxième position parmi l’ensemble des Français (cité par 17% d’entre eux) et en première parmi les sympathisants de gauche (45%). Le podium auprès des proches de formations de gauche est complété par Fabien Roussel (25%) et François Ruffin (25%). Signe de la défiance ambiante qui entoure la politique toutefois, plus de deux Français sur cinq (42%) ne trouvent, parmi une liste d’une douzaine de personnalités publiques d’envergure, aucune figure qu’ils estiment susceptible de défendre un droit au bonheur pour tous les citoyens.